Dans sa quête obsessionnelle d'échapper à la justice de son pays qui le poursuit pour des accusations de corruption, Benjamin Netanyahu s'appuie sur les services de renseignement.
Lundi , nous informe le quotidien israelien Haaretz , le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a sollicité l'aide de l'agence de sécurité Shin Bet pour empêcher qu’il ne se présente pour témoigner dans son procès en cours pour corruption.
Alors que Netanyahu est attendu à la barre le 2 décembre prochain, pour répondre des accusations de corruption, fraude et d’abus de confiance, son bureau a invoqué des préoccupations sécuritaires. Netanyahu ne serait pas en mesure de rester longtemps dans un lieu où son arrivée serait connue à l'avance.
Cependant, le Shin Bet a refusé de fournir cet avis et a lancé un "examen approfondi pour déterminer si le témoignage peut avoir lieu comme prévu tout en maintenant la sécurité nécessaire pour le Premier ministre".
La presse israélienne fait même état de pressions sur Ronen Bar, le patron des services de renseignement qui serait menacé de licenciement.
Des responsables sécuritaires ont déclaré, sous couvert d'anonymat, à Haaretz que "ces pressions pour un renvoi immédiat de Bar découlent de son refus de fournir l'avis souhaité et de sa décision d'examiner sérieusement la faisabilité du témoignage".
La semaine dernière, le Premier ministre a sollicité en vain, un nouveau report de deux mois et demi de son témoignage, invoquant son implication dans la guerre en cours à Gaza et au Liban.
Un homme sous pression
Au-delà de l’image d’homme serein et implacable qu’il projette, le chef du gouvernement israelien est selon toute vraisemblance sous la pression. Pour essayer de desserrer l'étau de la pression des familles otages, il a fait une offre à quiconque à Gaza aiderait à la libération des otages encore détenus dans l’enclave palestinienne.
“ À ceux qui veulent sortir de cette situation compliquée, je dis : quiconque nous amène un otage trouvera une issue sûre pour lui et sa famille. Nous donnerons également 5 millions de dollars pour chaque otage “, a déclaré le chef du gouvernement israélien.
Aveu d'échec, contradiction ou impasse ? Netanyahu a toujours martelé que l'option militaire était l’unique moyen de libérer tous les 101 captifs et qu’il poursuivrait la guerre jusqu'à l'aboutissement de cet objectif.
Le 6 novembre dernier, il avait limogé son ministre de la Défense Yoav Gallant, un ancien général qui était partisant des négociations avec la Hamas en vue de la libération des otages notamment.
En Août dernier, le Hamas a accusé Netanyahu de faire obstruction à un accord de trêve calqué sur le plan du président américain. Cette initiative prévoyait dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre, et dans sa deuxième phase, notamment un retrait total israélien de Gaza.
Des analystes politiques tout comme des opposants, à l'image de Benny Gantz, accusent Netanyahu d'être “ le parrain du concept de survie au pouvoir à tout prix”. Il est soupçonné de torpiller une éventuelle paix à Gaza qui conduirait probablement à l'effondrement de son gouvernement d'extrême droite et ultranationaliste. Ce qui entraînerait le lancement d'une enquête officielle pour corruption entre autres.
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