Invité de Frédéric Haziza, le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui a fait preuve d’une flagornerie pro-israélienne sans précédent sur les ondes de Radio J, par le truchement d’une déclaration inhumaine sur le sort des Palestiniens massacrés par l’armée israélienne.
Sifaoui a, non seulement, déclaré qu’il y a eu “beaucoup trop peu de morts” à Gaza “par rapport à ce qu’aurait pu déclencher un autre Etat”, et que “les militaires israéliens préviennent” avant de bombarder, reprenant, par là même, la propagande israélienne du mythe de “l’armée la plus morale du monde”.
“Quel que soit le chiffre, je vais vous dire, j’ai été surpris parce que je connais Gaza, je connais la densité démographique, je connais les modes opératoires des militaires israéliens. Je sais qu’ils préviennent souvent avant, souvent, pas automatiquement. Mais je me dis qu’il y a eu finalement beaucoup trop peu de morts par rapport à ce qu’aurait pu déclencher un autre Etat”.
Cette déclaration terrifiante a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.
“Il faut aller jusqu’au bout”
Mais Sifaoui a été encore plus loin. Il n’a pas hésité à comparer la situation à Gaza avec celle des guerres civiles en Algérie et en Syrie, pour justifier le nettoyage ethnique opéré par l’armée israélienne contre les Palestiniens.
“Je rappelle juste que pour lutter contre le terrorisme, les Algériens, la lutte antiterroriste et la guerre civile ont causé la mort de 200 000 personnes. Bashar Al Assad, c’est 500 000 personnes. Et donc j’estime qu’il faut aller jusqu’au bout de l’objectif de guerre”.
Escroquerie au fonds Marianne
Le journaliste franco-algérien qui avait fait, des années durant, tout son beurre médiatique dans l’islamophobie à laquelle il doit toute sa renommée peu reluisante, avait été épinglé par le rapport du Sénat sur le fonds Marianne lancé par Marlène Schiappa, alors ministre de la Citoyenneté.
Ce fonds de 2,5 millions d’euros, avait été créé au printemps 2021 à la suite de l’assassinat du professeur Samuel Paty, le 16 octobre 2020, dans le but de lutter contre les discours séparatistes sur les réseaux sociaux.
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Selon une révélation du journal Le Monde, Sifaoui qui était le principal bénéficiaire du fonds, a été soupçonné d’avoir utilisé, par le biais d’une “obscure association, l’Union fédérative des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), une large part de cet argent pour se rémunérer, lui et son associé, un curieux homme d’affaires, Cyril Karunagaran, patron d’une petite entreprise de maroquinerie de luxe”.
Le 13 juin 2023, les policiers ont, alors, procédé à une perquisition dans son domicile dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le Parquet national financier pour “détournement de fonds publics par négligence”, “abus de confiance” et “prise illégale d’intérêts”.
Un mois plus tard, la commission d’enquête sénatoriale a donné son avis, estimant que l’association de Mohamed Sifaoui, l’USEPPM, qui avait reçu 266 250 euros de subventions dans le cadre du fonds Marianne, “n’avait pas d’expérience notable dans la lutte contre le séparatisme” et que le travail fourni par le journaliste qui a été payé 3 500 euros net par mois pendant un an, de juin 2021 à juin 2022, était “très largement en deçà de ce qui aurait pu être attendu”, tout en soulignant “un bilan insignifiant au regard de la subvention” perçue.