Dans un communiqué publié, la direction de Libération a vivement réagi à la convocation de ses journalistes par la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille, après la publication d’une série d’articles évoquant les “manquements de l’IGPN et de la juge d’instruction dans la conduite des investigations concernant la mort d’Amine Leknoun”.
Les motifs de ces auditions sont liés à la publication d'articles portant sur le décès d'Amine Leknoun, tragiquement tué par un agent de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord.
Selon les informations divulguées par le journal, les journalistes Ismaël Halissat, Fabien Leboucq et Antoine Schirer ont été convoqués “pour être entendus en tant que suspects sous le régime de l’audition libre par la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille”.
Le parquet retient notamment les motifs d'infractions de "violation du secret de l'instruction", de "recel de violation du secret de l'instruction", ainsi que de "diffamation publique à raison de la fonction ou de la qualité de dépositaire de l'autorité publique".
Libération a dénoncé une “nouvelle tentative d'intimidation” dans la lignée de la perquisition et de la récente garde à vue d’Ariane Lavrilleu, journaliste d'investigation du site Disclose.
Cette série d'événements a profondément indigné la communauté journalistique.
La direction du journal n'a pas manqué de dénoncer aussi un "gaspillage des ressources de la police et de la justice" et une procédure "indigne d'un pays démocratique où la liberté de la presse ne doit en aucun cas être entravée".
Dans la nuit du 29 au 30 août 2022, Amine Leknoun, Roubaisien de 23 ans, avait été tué par un policier en marge d’un contrôle à Neuville-en-Ferrain. Aucune charge n’a été retenue contre le policier, son administration soutenant que l'usage de la force a été effectué en état de légitime défense.