Benyamin Netanyahou veut utiliser une toute nouvelle loi sur la sécurité nationale votée lundi 1er avril. Ses mots pour ce faire ont été les suivants : “la chaîne de la terreur n'émettra plus depuis Israël.” Le premier ministre israélien accuse la télévision arabe de menacer la sécurité du pays.
Le pays reproche à la chaîne un traitement trop “partial” de l’information, Al Jazeera utilise notamment le mot “génocide” pour décrire les événements de Gaza. Les accusations de génocide sont pourtant émises par de multiples parties notamment la Cour internationale de Justice et la rapporteuse de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés.
La porte-parole de la Maison Blanche a commenté l’annonce de manière laconique : ”si cela se vérifie, c’est inquiétant.” Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations unies, a jugé l’intention de Netanyahou de fermer le bureau d’Al Jazeera en Israël en ces termes : «c’est inquiétant à l’instar de toute autre restriction au droit des journalistes d’exercer leur profession».
Ce n’est pas la première fois que le pays veut fermer les bureaux de la chaîne arabe, sa popularité dans le Moyen-Orient en font un média incontournable de la région.
Dans un communiqué, Al Jazeera s’est dite peu surprise : “ceci fait partie d’une série de tentatives pour faire taire la chaîne, dont le meurtre de notre journaliste en mai 2022“. Shireen Abu Akleh, correspondante de la chaîne Al Jazeera dans les territoires palestiniens occupés, est morte mercredi 11 mai 2022 à Jénine en Cisjordanie occupée, tuée par un tir de l’armée israélienne.
Dans le sillage de la guerre menée par Israël contre Gaza après le 7 octobre 2023, le chef du bureau d’Al Jazeera à Gaza, Wael al-Dahdouh a été blessé, et les bureaux de la chaîne ont été bombardés. Le journaliste a perdu son épouse et deux de ses enfants dans un bombardement. En janvier dernier, son fils et un journaliste de la chaîne ont été tués à Gaza. Israël s’est contenté de commenter en accusant les deux hommes d'être des agents terroristes.