Un homme assis devant sa maison détruite à Bandabroua sur l'île de Mayotte/ Photo: AFP (AFP)

Le délai de deux ans est bien l’objectif que le gouvernement se donne. La reconstruction du département est confiée à un établissement public.

Ainsi, pour accélérer la reconstruction, plusieurs articles permettent de réduire les délais d'instruction des demandes d'autorisation d'urbanisme. Le ministre a également promis que les entreprises locales mahoraises seront mises à contribution pour reconstruire Mayotte. Celles-ci craignent que les entreprises de la Réunion soient privilégiées.

Le gouvernement pourra "légiférer par ordonnance pour permettre des expropriations pour cause d'utilité publique". Une mesure qui est crainte par de nombreux Mahorais.

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Reconstruction mais quelle reconstruction ?

Manuel Valls a souligné qu’il s’agit d’un des dossiers les plus difficiles à cause de la composition de la population à Mayotte. Autrement dit, la population mahoraise est composée pour un tiers de personnes sous le seuil de pauvreté à laquelle s’y ajoute une forte population de migrants illégaux et légaux. 70% des habitations de Mayotte ont été détruites ou endommagées. Les bidonvilles ont parfois été complètement soufflés.

"La loi visera aussi à imaginer des formes de logement qui doivent être adaptées au climat, aux normes antisismiques et anticycloniques sur place", a-t-il ajouté.

Si le gouvernement a répété à l’envi qu'il n’était pas question de laisser les bidonvilles se reconstruire, le projet de loi présenté ne répond pas à cette question. Les autorités françaises essaient de limiter les constructions illégales qui ont déjà lieu, avec des mesures comme l’interdiction de la vente de tôle aux professionnels et aux particuliers qui réparent leur domicile.

Il n’inclut pas non plus la question de l’immigration. "La priorité, c'est la reconstruction des toits des Mahorais, nous n'allons pas donner une prime à l'immigration irrégulière", a-t-il insisté.

Un second projet de loi, le plan Mayotte debout, sera présenté dans trois mois. Il vise à durcir les conditions d’accès au séjour, a promis le ministre.

TRT Français et agences