La première journée d’Emmanuel Macron à Mayotte n’a pas été de tout repos. Il a été hué, pris à partie par les Mahorais en colère. L’aide humanitaire arrive au compte goutte et la population a soif et faim. "Macron démission !", "tu racontes des salades", "de l'eau, de l'eau, de l'eau", a-t-on pu entendre, selon des journalistes présents sur place.
L’aide en vivres, médicaments et eau met en effet du temps à arriver. Un pont aérien a été mis en place depuis l’île de la Réunion qui est à 1500 km, et des bateaux sont également en route mais beaucoup de Mahorais ont tout perdu. 120 tonnes sont arrivées mercredi, 180 tonnes de vivres et d’eau devraient arriver ce vendredi.
Les Mahorais sont en colère
La visite a fait prendre conscience au chef de l’Etat que la situation était gravissime à Mayotte. Le président a décidé de se rendre ce vendredi à des zones éloignées où l’aide a du mal à arriver et à un bidonville qui a été quasi rasé par le cyclone.
Les autorités craignent également de trouver de nombreuses victimes sous les décombres car près de 100 000 migrants illégaux vivent à Mayotte dans des abris fragiles. .
L’état a bloqué les prix des biens de première nécessité pour éviter l’envol des prix. Il a signé la reconnaissance de catastrophe naturelle et l’état de calamité naturelle exceptionnel, ce qui est une première pour un territoire français. Ceci devrait accélérer les démarches administratives pour permettre de reconstruire plus vite.
Le président a également annoncé la création d’un fonds d’indemnisation pour les personnes non-assurées, ce qui est le cas de la majorité des Mahorais.
Tout est à reconstruire
L’État français est également critiqué pour sa gestion de la prévention. Ainsi, les messages d’alerte au cyclone ont été envoyés à la population en français, alors que la majorité ne maîtrise pas cette langue. Médecins, professeurs dénoncent des mesures trop tardives qui ont laissé la population désemparée devant un cyclone de catégorie quatre sur cinq, ce qu'on considère comme un cyclone extrêmement puissant.
En France, des villes, des départements versent des aides d’urgence pour aider Mayotte à se reconstruire, comme la ville de Saint-Malo hier soir.
Le département le plus pauvre de France a été ravagé le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans. Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 2.500 blessés ont été officiellement recensés mais des milliers de personnes sont toujours portées disparues.