Rodrigue Petitot, devenu la figure de proue de la grogne anti-vie chère en Martinique, est poursuivi pour violation de domicile et outrage à personne dépositaire de l’autorité.
La procureure a choisi la sévérité. Elle a requis une peine de 30 mois de prison, dont 15 avec sursis et une période probatoire de deux ans. Le ministère public a insisté pour que la peine ne soit pas inférieure à 15 mois ferme.
Le 11 novembre dernier, R comme il est surnommé s’était présenté à la résidence du Préfet de Martinique sans rendez-vous et demandé à rencontrer le représentant de l’Etat. Il est entré dans le jardin après y avoir été invité par le Préfet qui l'a reçu sur le perron mais le ton est monté entre les deux hommes sans pour autant dégénérer.
L’Etat veut-il faire taire la grogne anti-vie chère ?
Le Préfet et deux gendarmes ont ensuite porté plainte, il y aurait eu outrage et violences mais une vidéo qui circule sur le net ne corrobore pas ces affirmations.
Le prévenu nie toute infraction, l’outrage et la violence. Il a demandé à rencontrer le Préfet car celui-ci ne répondait pas aux lettres du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens).
Pour les avocats de Rodrigue Petitot, il s’agit d’un procès politique pour faire taire un homme dont la popularité gène les autorités qui veulent voir le mouvement de protestation s’éteindre.
“Les vidéos qu’on a visionnées montrent beaucoup de mensonges de la part du préfet et des policiers. Je crois que ça affaiblit l’État de droit et l’institution judiciaire“, s’est insurgé l’un des avocats de l’accusé, Me. Georges-Emmanuel Germany.
À l’extérieur du tribunal, des centaines de personnes étaient venues soutenir Rodrigue Petitot.
Placé en détention provisoire le 29 novembre dernier, le leader des manifestations anti-vie chère a été reconduit en cellule en soirée. Le verdict du procès sera rendu vendredi.