Un couvre-feu a été décrété dès mercredi soir dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin limitrophe en Martinique, île française des Caraïbes, après une nouvelle nuit de violences urbaines dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.
En Martinique, un couvre-feu a été instauré à Fort-de-France et au Lamentin après des violences liées à une mobilisation contre la vie chère. Des manifestations ont ciblé des entreprises comme McDonald's et Carrefour, où des incidents tels que des incendies et des tentatives de pillage ont eu lieu.
Le mouvement est initié par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), qui, depuis le 1er septembre, appelle à des manifestations pour réclamer des baisses de prix dans les grandes surfaces.
40% des prix plus élevés qu’en métropole
En cause, 87% des aliments sont importés en Martinique, et les prix y sont en moyenne 40% plus élevés qu’en métropole, selon une étude de l’Insee parue en 2023. L'écart de prix est particulièrement prononcé pour les produits laitiers, la viande, les fruits et les boissons non alcoolisées.
Selon le site Kiprix.com, comparateur de prix entre la France métropolitaine et la Martinique, un panier de 15 produits coûte environ 95 euros en Martinique, contre seulement 57 euros en métropole.
Les coûts des services de communication, tels que le téléphone et Internet, ainsi que des secteurs comme les loisirs, la culture et le logement, sont plus élevés en Martinique. L'écart est également notable dans le domaine de la santé, avec un écart de 13 %. Tout cela dans un contexte où le taux de pauvreté en Martinique atteint près de 27 %, contre 14,5 % en métropole.
Pour Patrick Plantard, président de l’Observatoire des prix, il existe trois raisons pour cette grande différence: l’éloignement géographique, le marché local trop petit, et l’octroi de mer, un impôt local prélevé sur les produits importés.