Le mouvement contre la vie chère a débuté début septembre, les manifestations sont devenues émeutes comme ici à Fort-de-France / Photo: AFP (AFP)

La nuit de lundi à mardi a été calme sur l'île des Caraïbes, le préfet de Martinique a annoncé ce matin la prolongation du couvre-feu en vigueur. Sont également maintenues les interdictions de vente d'essence aux particuliers et la vente et l'achat d'explosifs. Le préfet de Martinique donnera une conférence de presse ce mardi.

Ce week-end, la CRS 8 (compagnie républicaine de sécurité) est arrivée en Martinique. Cette équipe, qui a fait partie de l'opération Wuambushu à Mayotte l'année dernière, est composée de 200 hommes spécialisés dans les violences urbaines. a notamment

Paris justifie son envoi par le fait que la police a subi des tirs à balles réelles lors des quelques nuits d’émeutes qu’a connues Fort-de-France.

Mais l’envoi de CRS est un symbole fort. Il y a 65 ans, les élus ultramarins obtenaient le départ des CRS après les émeutes de décembre 1959. Trois jeunes avaient été tués par les CRS lors d’émeutes qui avaient suivi un accident entre un Martiniquais et un métropolitain . Le conseil général de Martinique – la collectivité qui gérait l’île – décide alors, le 24 décembre, le “retrait de tous les CRS et des éléments racistes indésirables”.

Sophia Chikirou de la France insoumise a publié sur X un appel à signer une pétition en dénonçant “une forme de colonisation qui perdure ! La vie chère dans les Outre-mer est un système de domination. La répression, le mode de gestion d’Emmanuel Macron.”

La mobilisation continue, mardi les chauffeurs routiers font une action

L’arrivée de renforts de police n’a pas découragé la mobilisation. Samedi soir, malgré le couvre-feu, des manifestants ont bloqué pacifiquement la rocade de Fort-de-France pour protester contre la vie chère. Ce couvre-feu court jusqu’au 23 septembre.

La situation n’a pas changé, se plaignent les Martiniquais, depuis les blocages contre “la vie chère” en Martinique qui ont commencé le 1er septembre dernier, 15 ans après la grande grève de 2009.

Des syndicats se joignent au mouvement. Après les taxis, ce sont les chauffeurs routiers qui vont agir. L'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles de Martinique (SMT Unostra), appelle à soutenir le mouvement contre la vie chère. Des opérations molokoï (opérations escargots) sont prévues ce mardi, à partir de 5 h.

Les députés socialistes des Antilles ont réitéré une demande de rendez-vous avec le gouvernement. La première est restée sans réponse de la part d’un gouvernement démissionnaire et dans le contexte du blocage politique qu’a connu la France depuis les élections anticipées du 30 juin et 7 juillet.

Ils demandent des mesures d’urgence comme la révision de l’octroi de mer (taxe qui correspond au transport depuis la métropole) et la réforme des observatoires des prix.

La situation est grave en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, selon eux. “La vie chère est une problématique bien connue de vos prédécesseurs, mais qui, depuis trop longtemps, est restée sans solution durable”, expliquent les députés dans leur courrier.

TRT Français et agences