TRT Français et agences
Le ministre malien de la réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, le lieutenant-colonel Ismaël Wagué propose aux groupes armés regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de reprendre le dialogue.
En juin 2015, le gouvernement malien et deux coalitions de groupes armés issus du Nord du pays, la plateforme, alliée au gouvernement et de la CMA, fédération de mouvements entrés en rébellion contre l’État signait à Bamako « l’accord d’Alger » pour restaurer la paix et la réconciliation au Mali.
"L'accord, explique le groupe de réflexion International crisis group, prévoit notamment de rétablir la paix au Mali par une décentralisation soutenue (dite "régionalisation"), la création d’une armée reconstituée intégrant les anciens groupes armés signataires, et des mesures de développement économique spécifiques au nord du pays, le tout appuyé par un effort de dialogue, de justice et de réconciliation nationale."
L’appel du ministre malien de la réconciliation intervient dans un contexte de montée des tensions entre l’armée et les mouvements armés du nord Mali. Le retrait de la MINUSMA ( Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) accroît les tensions entre les deux parties.
Les mouvements armés s’opposent à la reprise des camps de la mission de l’ONU par l’armée. Récemment, le retrait de la MINUSMA dans la localité de Ber, suivi du transfert de la base militaire aux autorités a entraîné des combats entre l’armée et des mouvements terroristes d’une part et des éléments de la CMA d’autre part.
Mais le départ de la MINUSMA qui devait s’achever en décembre prochain risque de compromettre "l'accord d’Alger", vital pour la stabilité du Mali. La mission de l’ONU, outre la supervision du respect de l’accord, devrait aussi intervenir dans le processus de DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) des mouvements armés.
Le chef de la mission de l’ONU au Mali, à la suite du conseil de sécurité, El Ghassim Wane ne cache pas son inquiétude et parle de "paralysie des structures de survie de l’accord". L’ambassadrice des États-Unis pour sa part s’est dite "alarmée" par les affrontements qui ont eu lieu à Ber et par "la reprise des hostilités dans le nord". Mais le gouvernement malien insiste et se dit attaché à l’accord d’Alger et au cessez-le-feu conclu l’année dernière. C’est pourquoi il invite les mouvements signataires de cet accord à "revenir à la table de négociation pour surmonter les défis actuels par la voie du dialogue."