La bande de Gaza est un "champ de bataille où le premier ministre israélien mène des opérations militaires pour tuer des civils afin de prolonger sa vie politique", a déclaré Hakan Fidan au Conseil de sécurité des Nations unies.
"Cent neuf jours après le début du conflit, il est honteux que la communauté internationale soit toujours incapable d'arrêter l'effusion de sang à Gaza et en Cisjordanie", a déploré M. Fidan lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, mardi.
Le chef de la diplomatie turque a soutenu que "l'argument selon lequel la guerre actuelle vise à assurer la sécurité d'Israël est loin d'être convaincant” et que les partisans de cet argument ne parlent jamais de la sécurité des Palestiniens ni du droit de la Palestine à l'autodéfense"..
La réunion organisée sous l'égide du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a rassemblé des ministres des Affaires étrangères et des ambassadeurs des 15 membres du Conseil, ainsi que d'autres pays.
L’enclave assiégée de Gaza est confrontée à une crise humanitaire en raison de l'opération militaire israélienne incessante et du nombre croissant de morts, et ce malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu immédiat.
"Gaza était une prison à ciel ouvert. Aujourd'hui, c'est un champ de bataille où le Premier ministre israélien (Benjamin Netanyahu) mène des opérations militaires pour tuer des civils afin de prolonger sa vie politique", a indiqué M. Fidan.
Génocide, retombées
Soulignant qu'Israël a commis de "graves crimes de guerre", M. Fidan s'est dit préoccupé par le fait que ces crimes s'apparentent à un génocide et a ajouté que les responsables devaient être tenus de rendre des comptes afin de rétablir la confiance dans le droit international et l'ordre fondé sur des règles.
Le ministre des Affaires étrangères a également souligné la nécessité d'éviter l’extension géographique du conflit, réitérant les avertissements répétés de la Turquie sur les risques de débordement.
"Les récents incidents survenus en mer Rouge, au Yémen, au Liban, en Irak, en Syrie, en Iran et au Pakistan sont très alarmants. Cette escalade peut se transformer en un tourbillon géostratégique dont personne ne peut s'échapper facilement", a-t-il averti.
Le ministre a exhorté Israël et ses partisans à rechercher une solution diplomatique tant qu'elle est encore possible: "La guerre en cours à Gaza et au-delà ne peut conduire ni à la paix ni à la soumission. Nous avons la responsabilité historique d'arrêter cette guerre".
Depuis une attaque transfrontalière du Hamas, le groupe de résistance palestinien, le 7 octobre, Israël mène une offensive terrestre et aérienne sur Gaza. Au moins 25 490 Palestiniens sont morts et 63 354 autres blessés. Près de 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas.
L'offensive israélienne a provoqué le déplacement interne de 85 % de la population de Gaza, qui souffre d'une grave pénurie de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.