Le président américain Joe Biden (à droite)  avec le Premier ministre suédois Ulf Kristersson (au centre)  et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg lors du sommet des dirigeants de l'OTAN, le 10 juillet 2024 à Washington DC, aux États-Unis. / Photo: AA (AA)

"La Russie est sur le pied de guerre", avec l'aide de la Chine, de la Corée du Nord et de l'Iran pour son industrie d'armement, a averti le président américain Joe Biden, lors de ce sommet marquant les 75 ans d'existence de l'Alliance.

A cet égard, les dirigeants de l'Otan ont exprimé leurs "profondes préoccupations" face au rapprochement entre la Russie et la Chine, et dénoncé le soutien de Pékin à l'effort de guerre russe en Ukraine, selon un communiqué final.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l'Alliance être distancée", a ajouté Joe Biden d'une voix forte, après les interrogations sur son état de santé et sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l'élection présidentielle américaine.

Dès avant l'ouverture officielle de leur réunion, plusieurs pays de l'Otan ont annoncé avoir commencé à transférer des avions de combat F-16 à l'Ukraine.

Ces appareils, en provenance du Danemark et des Pays-Bas, "voleront dans le ciel ukrainien cet été", a assuré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

- Défense antiaérienne -

La Maison Blanche a de son côté ajouté que la Belgique et la Norvège s'étaient engagées à fournir d'autres appareils à l'Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes contre ses villes et infrastructures.

L'Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie et l'Italie doivent également y contribuer.

La Russie a intensifié dernièrement ces frappes de missiles contre l'Ukraine, en dévastant notamment le plus grand hôpital pour enfants du pays, à Kiev.

- "40 milliards" -

Plus de deux ans après le lancement de l’offensive militaire russe contre l'Ukraine, les alliés s'engagent à développer leur industrie de défense, a indiqué mercredi le secrétaire général sortant de l'Otan, Jens Stoltenberg.

"Ce nouvel engagement envoie au monde un message sans ambiguïté", a souligné sur ce point Joe Biden, se félicitant que 23 pays sur les 32 que comptent l'alliance allaient désormais consacrer 2% de leur produit intérieur brut aux dépenses militaires.

Les alliés ont également décidé que leur aide militaire à l'Ukraine atteindrait au minimum 40 milliards d'euros sur l'année à venir, selon leur déclaration commune.

L'Ukraine souhaitait recevoir une invitation formelle à rejoindre l'Otan, mais devra encore attendre face à l'opposition de plusieurs pays, dont les Etats-Unis.

Les membres de l'organisation sont toutefois d'accord pour reconnaître que l'Ukraine est sur une "trajectoire irréversible" vers son adhésion à l'Alliance atlantique, selon le communiqué final. Pour le chancelier allemand Olaf Scholz, les décisions prises par l'Otan "procurent à l'Ukraine la clarté dont elle a besoin".

- Incertitudes -

Le président français Emmanuel Macron, arrivé mercredi, n'a fait aucune déclaration à la presse, malgré les inquiétudes chez ses partenaires européens sur un affaiblissement potentiel de la France après les élections législatives.

Le sommet de Washington intervient dans un climat d'incertitude politique aux Etats-Unis, où le président Biden a fait face à une fronde d'élus démocrates le sommant d'abandonner la course à un second mandat en novembre face à Donald Trump.

L'ombre de l'ancien président républicain, qui s'est souvent montré critique de l'Otan et dont certains propos ont semblé fragiliser le principe d'assistance mutuelle prévu par l'article 5 du traité, plane sur le sommet.

"Je m'attends à ce que, quel que soit le résultat des élections, les Etats-Unis restent un allié solide et loyal de l'Otan", a toutefois déclaré mercredi M. Stoltenberg. Le président finlandais Alexander Stubb n'en a pas moins reconnu que la polarisation aux Etats-Unis était "très toxique".

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est également présent au sommet après ses récents déplacements à Moscou et à Pékin, qui ont été très mal perçus notamment à Washington et Bruxelles.

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TRT Français et agences