"La Russie est sur le pied de guerre", avec l'aide de la Chine, de la Corée du Nord et de l'Iran pour son industrie d'armement, a averti le président américain Joe Biden, lors de ce sommet marquant les 75 ans d'existence de l'Alliance.
A cet égard, les dirigeants de l'Otan ont exprimé leurs "profondes préoccupations" face au rapprochement entre la Russie et la Chine, et dénoncé le soutien de Pékin à l'effort de guerre russe en Ukraine, selon un communiqué final.
"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l'Alliance être distancée", a ajouté Joe Biden d'une voix forte, après les interrogations sur son état de santé et sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l'élection présidentielle américaine.
Dès avant l'ouverture officielle de leur réunion, plusieurs pays de l'Otan ont annoncé avoir commencé à transférer des avions de combat F-16 à l'Ukraine.
Ces appareils, en provenance du Danemark et des Pays-Bas, "voleront dans le ciel ukrainien cet été", a assuré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
- Défense antiaérienne -
La Maison Blanche a de son côté ajouté que la Belgique et la Norvège s'étaient engagées à fournir d'autres appareils à l'Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes contre ses villes et infrastructures.
L'Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie et l'Italie doivent également y contribuer.
La Russie a intensifié dernièrement ces frappes de missiles contre l'Ukraine, en dévastant notamment le plus grand hôpital pour enfants du pays, à Kiev.
- "40 milliards" -
Plus de deux ans après le lancement de l’offensive militaire russe contre l'Ukraine, les alliés s'engagent à développer leur industrie de défense, a indiqué mercredi le secrétaire général sortant de l'Otan, Jens Stoltenberg.
"Ce nouvel engagement envoie au monde un message sans ambiguïté", a souligné sur ce point Joe Biden, se félicitant que 23 pays sur les 32 que comptent l'alliance allaient désormais consacrer 2% de leur produit intérieur brut aux dépenses militaires.
Les alliés ont également décidé que leur aide militaire à l'Ukraine atteindrait au minimum 40 milliards d'euros sur l'année à venir, selon leur déclaration commune.
L'Ukraine souhaitait recevoir une invitation formelle à rejoindre l'Otan, mais devra encore attendre face à l'opposition de plusieurs pays, dont les Etats-Unis.
Les membres de l'organisation sont toutefois d'accord pour reconnaître que l'Ukraine est sur une "trajectoire irréversible" vers son adhésion à l'Alliance atlantique, selon le communiqué final. Pour le chancelier allemand Olaf Scholz, les décisions prises par l'Otan "procurent à l'Ukraine la clarté dont elle a besoin".
- Incertitudes -
Le président français Emmanuel Macron, arrivé mercredi, n'a fait aucune déclaration à la presse, malgré les inquiétudes chez ses partenaires européens sur un affaiblissement potentiel de la France après les élections législatives.
Le sommet de Washington intervient dans un climat d'incertitude politique aux Etats-Unis, où le président Biden a fait face à une fronde d'élus démocrates le sommant d'abandonner la course à un second mandat en novembre face à Donald Trump.
L'ombre de l'ancien président républicain, qui s'est souvent montré critique de l'Otan et dont certains propos ont semblé fragiliser le principe d'assistance mutuelle prévu par l'article 5 du traité, plane sur le sommet.
"Je m'attends à ce que, quel que soit le résultat des élections, les Etats-Unis restent un allié solide et loyal de l'Otan", a toutefois déclaré mercredi M. Stoltenberg. Le président finlandais Alexander Stubb n'en a pas moins reconnu que la polarisation aux Etats-Unis était "très toxique".
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est également présent au sommet après ses récents déplacements à Moscou et à Pékin, qui ont été très mal perçus notamment à Washington et Bruxelles.
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