Les ressortissants étrangers vivant légalement en Italie pourront être expulsés si les autorités estiment qu'ils représentent une menace de trouble à l'ordre public ou contre la sécurité nationale, montre un décret gouvernemental qui sera présenté mercredi en conseil des ministres.
Ce texte, dont Reuters a pris connaissance, illustre la volonté affichée par le gouvernement de droite de Giorgia Meloni de réprimer l'immigration, en réponse à une forte hausse des arrivées de migrants par bateau sur les côtes italiennes.
Le projet de décret prévoit également qu'en cas de large afflux de demandeurs d'asile, les centres de rétention pourront accueillir deux fois plus de personnes qu'ils ne sont autorisés à en héberger habituellement.
Il autorisera également l'accueil d'enfants mineurs de plus de 16 ans dans des centres pour adultes pour une durée n'excédant pas trois mois, et accordera des pouvoirs élargis à la police pour évaluer l'âge des jeunes migrants.
Une fois approuvé en conseil des ministres, le décret prendra effet immédiatement mais devra être ratifié par le Parlement dans un délai de deux mois, faute de quoi il deviendrait inopérant.
Élue sur la promesse d'endiguer l'immigration, la coalition de droite et d'extrême droite au pouvoir, qui réunit le parti Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni, la Ligue anti-immigration de Matteo Salvini et les conservateurs de Forza Italia, est confrontée depuis son entrée en fonction il y a près d'un an à une forte hausse des arrivées de migrants.
Plus de 133.000 personnes sont arrivées de Méditerranée depuis le début de l'année, contre moins de 70.000 sur la même période en 2022.
La semaine dernière, le gouvernement a déjà pris des mesures pour allonger la durée de détention des migrants et accroître le nombre de centres de rétention, avec l'objectif de dissuader les départs des côtes d'Afrique du Nord.
L'exécutif a également décidé par décret que les migrants déboutés du droit d'asile devraient payer une caution de 5.000 euros pour éviter d'être renvoyés en détention pendant le traitement de leur recours en appel, une initiative décriée par l'opposition et les groupes de défense des droits humains.