Lionel Jospin dénonce d'emblée l'attitude du président Macron qui, d'après lui, offre un tremplin au Rassemblement national pour diriger la France.
“Chez nous, la prochaine élection nationale se situait dans trois ans. En convoquant maintenant les élections législatives, le président offre au Rassemblement national l’occasion de briguer le pouvoir en France. Ce n’est pas responsable”, s’offusque l’ancien Premier ministre français.
Il met cette réaction sur le compte de “l’arrogance et la légèreté". Car il ne suffit pas de surprendre pour devenir le maître du jeu”.
Aux Français appelés à désigner leurs députés dès le 30 juin prochain, pour le premier tour des législatives, il a tenu à mettre en exergue le danger, pour la République, du Rassemblement national.
“C’est le parti d’un clan. Il est nationaliste, xénophobe, et nombre de ses propositions heurtent nos principes républicains, a mis en garde Lionel Jospin. Sur le plan international, ses dirigeants sont prêts à pactiser avec celui qui s’affirme notre ennemi : Vladimir Poutine”.
Il met aussi en doute les capacités des leaders du RN à gérer les dossiers économiques et sociaux. Le leader socialiste, aujourd’hui en retrait, pense que le mouvement de l'extrême droite qui se “respectabilise” et avance masqué est toujours ”dangereux”.
D’autant plus que le fonctionnement de “l’extrême droite est étrangère à l’identité historique de notre pays (la France, NDLR)”, insiste Jospin qui soutient que l’union de la gauche est à même de freiner la vague de l'extrême droite.
“Le Nouveau Front populaire est une des digues contre lesquelles peut se briser la vague, insiste le dirigeant socialiste. Il est sain que, malgré des divergences connues, La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste et les écologistes aient signé l’accord récent. Et je me réjouis que Raphaël Glucksmann, qui vient de faire une belle campagne européenne, ne soit pas resté à l’écart”.
Ce dimanche marque la date butoir de présentation des candidatures aux législatives anticipées en France. Alors que la gauche est sur la voie d’une entente, la droite souffre encore des divergences nées de la volonté du président des LR, Eric Ciotti, de s’allier avec l'extrême droite.
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