Le 6 mars 2022, le groupe Carrefour a, en effet, annoncé la conclusion d’un contrat de franchise international avec deux sociétés israéliennes : Electra Consumer Products et Yenot Bitan.
Ce contrat de franchise internationale stipule la conversion progressive de plus de 150 agences de la chaîne de supermarchés Yenot Bitan en magasins Carrefour.
Le distributeur français va par la suite ouvrir ses propres magasins et commercialiser ses produits de marque propre avant de lancer des enseignes avec ses partenaires dans tout le pays.
"Ce contrat court sur vingt ans, avec possibilité de le prolonger pour vingt années supplémentaires. On a pu constater que sans attendre les changements d’enseigne des magasins, les produits Carrefour étaient déjà disponibles sur le site internet et dans les magasins Yenot Bitan", mentionne le rapport.
Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a exprimé son enthousiasme de l’arrivée de la marque en Israël qui va considérablement contribuer à faire baisser les prix.
"Carrefour contribuerait à faire significativement baisser les prix des produits de base", peut-on lire sur le média israélien The Times of Israel.
"Lors du Conseil des ministres du 24 juillet 2022, le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, s’est ouvertement félicité de l’arrivée de Carrefour en Israël et a prédit que la démarche de la société française ne resterait pas isolée", indique également le rapport des ONG pour la Palestine.
Un certain nombre de ces magasins sont implantés dans les colonies en territoire palestinien occupé, Yenot Bitan est présent dans les colonies d’Ariel, Alfie Menashe et Ma’ale Adumim, des villes construites illégalement en Cisjordanie occupée (territoires palestiniens).
Carrefour va donc directement tirer profit de la colonisation à travers l’accord de franchise "par les services qu’il fournira aux magasins de Yenot Bitan qui y sont implantés, et les redevances qu’il en tirera; par la vente de ses produits de la marque Carrefour", indique la rapport.
Bien que les franchises soient un type de contrat que le droit international n’encadre pas, l’Onu a estimé en 2013 qu’offrir des services et des prestations contribuant à leur entretien et à leur existence rendait les entreprises complices de violations des droits de l’homme.
Notes :
(*) https://plateforme-palestine.org/IMG/pdf/rapport_carrefour_colonisation_nov2022.pdf