Des passagers regardent l'écran des horaires des vols à l'aéroport international Rafic Hariri après que leurs vols aient été retardés ou annulés à Beyrouth le 29 juillet 2024. / Photo: AFP (AFP)

Les vols des compagnies appartenant au groupe allemand - Lufthansa, Eurowings et Swiss - vers la capitale libanaise sont "annulés jusqu'au 5 août inclus en raison des développements actuels au Moyen-Orient", a déclaré lundi un porte-parole de l'entreprise.

De leur côté, les compagnies aériennes Air France et Transavia France suspendent leur desserte de Beyrouth lundi et mardi "en raison de la situation sécuritaire”, a indiqué dans la foulée un porte-parole du groupe Air France-KLM.

"En raison de la situation sécuritaire à destination, la liaison entre Paris-Charles de Gaulle et Beyrouth est suspendue pour les journées du 29 et du 30 juillet 2024", et "cette décision s'applique aussi à Transavia France", selon la même source.

"Les clients concernés seront avisés individuellement et des solutions de report ou de remboursement leur seront proposées", a précisé le porte-parole.

Avertissement aux ressortissants étrangers

Dans la perspective d'une éventuelle attaque de l'armée israélienne contre le Liban, certains pays ont conseillé à leurs ressortissants de quitter le Liban ou de ne pas s’y rendre. Dans la déclaration de l'ambassade des États-Unis à Beyrouth, les citoyens américains ont été invités à ne pas se rendre au Liban.

La France a aussi appelé ses citoyens à s’abstenir de se rendre au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens.

Le gouvernement australien a également réitéré l'appel qu'il avait lancé à ses citoyens de ne pas se rendre au Liban. La Belgique, la Norvège, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Irlande ont aussi invité leurs citoyens à quitter le pays.

Le ministère des Affaires étrangères britannique a publié un avertissement à l'attention des voyageurs et a déconseillé tout voyage au Liban.

Selon Israël, un tir de roquette depuis le Liban sur un terrain de football dans la ville de Majdal Shams a fait samedi 12 morts et en a blessé environ 30 autres.

Le Hezbollah paiera "le prix fort", a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, rentré dimanche des Etats-Unis. En soirée, le cabinet de sécurité a autorisé le ministre de la Défense Yoav Gallant et Netanyahu à "décider de la manière et du moment pour répondre” au Hezbollah, sans autre détail, selon un communiqué des services du Premier ministre.

Le Hezbollah nie être l'auteur de l'attaque. "Il peut s'agir d'un tir manqué ou d'un missile de défense israélien censé intercepter une cible aérienne", a estimé Riad Kahwaji, directeur de l'Institut du Proche-Orient et du Golfe pour les analyses militaires (Inegma).

Le Liban appelle à une enquête internationale

Dans une déclaration diffusée par l'Agence nationale d'Information (ANI, officielle), le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a appelé à "mener une enquête internationale ou tenir une réunion du comité tripartite par le biais de la Finul pour connaître la vérité" sur cette attaque.

Le comité tripartite regroupe des responsables militaires du Liban et d'Israël, techniquement en état de guerre, et des représentants de la Force intérimaire des Nations Unies déployée dans le sud du Liban.

Le ministre a écarté l'éventualité que le Hezbollah ait sciemment visé des civils, assurant qu'il ciblait uniquement des positions "militaires", depuis le début de la guerre à Gaza en octobre.

Il a estimé que l'attaque pourrait "avoir été menée par d'autres organisations" ou qu'il pouvait s'agir "d'une erreur israélienne ou encore d'une erreur du Hezbollah".

Le ministre a appelé à l'application par les deux parties de la résolution 1701 de l'ONU, adoptée après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël et qui stipule que seuls l'armée libanaise et la Finul doivent être déployés dans le sud du Liban.

Une "attaque à large échelle contre le Liban mènera à la détérioration de la situation dans la région et provoquera une guerre régionale", a-t-il averti, alors qu'Israël a menacé de faire payer "le prix fort" au Hezbollah.

"Agir avec sang-froid"

L'Egypte, l'un des pays médiateurs dans la guerre à Gaza avec le Qatar et les Etats-Unis, a mis en garde contre "les dangers de l'ouverture d'un nouveau front au Liban".

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné l'attaque et appelé "toutes les parties à la plus grande retenue". L'Union européenne a réclamé une "enquête internationale indépendante" tanids que Berlin a appelé à "agir avec sang-froid" et Londres a dit craindre une "escalade".

La Maison Blanche a accusé le mouvement libanais, soutenu par l'Iran, d'avoir mené cette "horrible" attaque. "Il s'agissait de leur roquette, lancée depuis une zone qu'ils contrôlent", a déclaré une porte-parole du Conseil national de sécurité.

Le président français Emmanuel Macron a assuré dimanche à Benjamin Netanyahu que la France était "pleinement engagée à tout faire pour éviter une nouvelle escalade dans la région", lors d'un entretien téléphonique.

L'Iran a mis en garde Israël contre les "conséquences" d'une attaque de représailles au Liban. "Toute action (...) peut conduire à l'aggravation" de "la guerre dans la région", a mis en garde le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

La Syrie a, elle, dénoncé les "fausses accusations" d'Israël à l'encontre du Hezbollah.

Majdal Shams est une petite ville druze qui se trouve sur le plateau du Golan occupé, région stratégique au carrefour de trois pays (Syrie, Liban, Israël), conquise en grande partie par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Israël en a annexé les deux tiers en 1981 mais la communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion.

TRT Français et agences