Lors d'une audition publique prévue à 13H00 (18H00 GMT), ce groupe d'élus présentera les huit chapitres de sa longue investigation et votera pour recommander des poursuites.
Retour sur les principaux éléments de son enquête.
Tentative de "coup d'Etat"
Cette commission, composée de sept démocrates et deux républicains, avait pour mission de faire la lumière sur les faits et gestes de l'ancien président avant et pendant le 6 janvier 2021, le jour où la démocratie américaine a tremblé.
Elle a cherché à montrer que le rejet par Donald Trump des résultats de la présidentielle de novembre 2020 n'était pas une coquetterie de mauvais perdant, mais la composante essentielle d'une stratégie réfléchie pour garder le pouvoir.
Donald Trump était "au centre" d'une "tentative de coup d'Etat" a déclaré le chef de la commission dite du "6 janvier", Bennie Thompson.
Les pressions sur son vice-président
Lors d’une série d’auditions très médiatisées, la commission a assuré qu'il était impossible que le républicain ne sache pas qu'il avait perdu l'élection face à Joe Biden.
Son ministre de la Justice, une série de conseillers, et même sa propre fille Ivanka... dans des témoignages face caméra, plusieurs membres de la garde rapprochée de Donald Trump disent ne pas avoir cru à ses théories de "fraude électorale".
Pour essayer d'invalider la présidentielle, Donald Trump a fait pression sur des responsables électoraux, notamment en Géorgie et dans l'Arizona. La commission a révélé l'étendue de ces intimidations, en invitant plusieurs d'entre eux à témoigner en personne.
Le président républicain a ensuite fait appel à son vice-président, Mike Pence, à qui il a demandé de bloquer la certification de la victoire de son rival Joe Biden par le Congrès, le 6 janvier 2021.
"Le président s'est maintes fois vu dire que le vice-président ne pouvait pas changer le cours de l’élection, mais il a malgré tout fait publiquement pression sur Mike Pence pour qu’il fasse exactement cela", a affirmé l’élu démocrate Pete Aguilar lors d'une de ces auditions.
Une passivité le 6 janvier
Le 6 janvier 2021, Donald Trump a convoqué ses partisans à Washington, les appelant à se "battre comme des diables".
Dans la foule réunie à quelques encablures de la Maison Blanche, le président savait que certains manifestants étaient armés et potentiellement dangereux, a révélé une ancienne collaboratrice de la Maison Blanche, Cassidy Hutchinson.
Le dirigeant a malgré tout cherché à se joindre à la foule en route vers le Congrès, en tentant de prendre le volant de la voiture présidentielle à un agent de son service de protection, selon le témoignage explosif de cette jeune femme.
Retranché à la Maison Blanche, il a ensuite suivi pendant trois heures leur déferlement de violence au Capitole, sans intervenir.
Les membres de la commission ont estimé qu’il avait, a minima, "failli à son devoir de commandant en chef".
Un risque d'inculpation
Dans son rapport final publié mercredi, cette commission parlementaire va recommander des inculpations, pour lesquelles elle tiendra un vote lundi.
Selon la presse américaine vendredi, elle va se prononcer sur les chefs d'accusation possibles visant Donald Trump, d'appel à l'insurrection, d'entrave à une procédure officielle (de certification du scrutin présidentiel) et de complot à l'encontre de l'Etat américain.
La décision de l'inculper reviendra in fine au ministre de la Justice Merrick Garland, qui a nommé mi-novembre un procureur spécial pour enquêter de façon indépendante sur Donald Trump.
La commission pourrait en outre faire des recommandations législatives pour protéger le processus de certification des résultats des élections afin que les événements du 6 janvier 2021 ne puissent plus se reproduire.