François Bayrou a passé une quinzaine d’heures sur place, accompagné de cinq ministres. Il a annoncé avant son départ son plan “Mayotte debout” qui devrait permettre la reconstruction de l’archipel en deux années. L’électricité sera rétablie pour tous en fin janvier, l’eau à la fin de la semaine, a-t-il promis. 200 groupes électrogènes sont en route vers l’archipel.
Concernant la rentrée scolaire, le Premier ministre a promis une surveillance accrue des écoles qui, pour certaines, ont été pillées.
Nizar Hadji, ambulancier regarde cela avec amusement. “Beaucoup de membres du gouvernement français sont passés à Mayotte mais il n’y a pas de changement”. Le toit de sa maison a été emporté par le cyclone, il a réussi à mettre une bâche pour protéger l’intérieur mais sa maison a été pillée plusieurs fois. “Je suis dans une zone où les communications sont difficiles, donc je ne peux pas appeler la police. Alors je dors dans ma voiture”, dit-il.
“C’est du pipeau”
Nizar vit à 5 kilomètres de Mamoudzou, la capitale, et il n’a toujours pas d’électricité. L’eau est enfin revenue il y a six jours. A-t-il reçu de l’aide ? Il travaille tous les jours et il rate, de ce fait, les distributions quand il y en a. “Heureusement, je peux aller dormir chez ma famille de temps en temps pour récupérer”.
Quant au plan annoncé par le Premier ministre, il s’exclame : “Si je peux être honnête, c’est du pipeau. Empêcher les bidonvilles par exemple, certains ont reconstruit leurs maisons, il faut bien que les gens se mettent à l’abri“.
Le collectif des citoyens de Mayotte a manifesté devant le conseil départemental pour demander l’interdiction des bidonvilles. "On a envie qu'il entende notre message, on a écrit des courriers, on attend des réponses !", s’impatiente Sylviane Amavi, la porte-parole du collectif, selon Mayotte la Première. Celui-ci souligne également la reconstruction en cours dans les hauteurs de la capitale, là où justement il y avait des bidonvilles avant le cyclone Chido.
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, attend le détail de la loi de programmation qui doit être présentée d'ici trois mois. "Il nous faudra un vrai plan Marshall pour préparer l'avenir de Mayotte".