Le président américain Joe Biden rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, aux États-Unis, le 25 juillet 2024. / Photo: Reuters (Reuters)

La lettre des 20 législateurs démocrates exhortant l’administration Biden à renoncer au transfert d’armes offensives à Israël, du fait de la multiplication des entraves à l'entrée de l’aide humanitaire supplémentaire à Gaza, en dit long sur la duplicité américaine.

L’application des sanctions américaines selon qu’il s’agisse d’Israël, du Niger, de la Birmanie ou de Fidji est, à tête chercheuse, en violation flagrante des propres lois américaines.

“Nous pensons que continuer à transférer des armes offensives au gouvernement israélien prolonge les souffrances du peuple palestinien et met en danger notre propre sécurité nationale, en envoyant un message au monde selon lequel les États-Unis appliqueront leurs lois, leurs politiques et le droit international de manière sélective”, ont écrit les élus démocrates sous le leadership de Creg Casar.

Ces élus prennent au mot Joe Biden qui, en octobre dernier, a donné 30 jours à l'administration Netanyahu pour l'entrée d’aide supplémentaire à Gaza, au risque d'être sanctionné.

Il était question que 350 camions d'aide humanitaire puissent entrer dans le territoire palestinien assiégé. Or, en moyenne, 42 camions ont été autorisés à entrer dans Gaza chaque jour au cours de cette période de 30 jours. Israël n’a donc pas respecté ses engagements.

“Bien qu'Israël ait fait des progrès nominaux dans certains domaines, il n'a pas réussi à respecter les normes minimales énoncées dans la lettre de l'administration elle-même“, ont énoncé les législateurs. Des informations corroborées par l’ONU et des ONG comme Save the children notamment.

Du côté de l’administration Biden, aucune sanction n’a été prise à l'encontre d'Israël, contrairement à la législation américaine en vigeur. La loi Leahy, du nom du sénateur à la retraite Patrick Leahy, interdit en effet toute assistance militaire aux forces engagées dans des violations flagrantes des droits de l'Homme.

L’entrave à la distribution de l’aide alimentaire, qui plus est, est parrainée par les Etats-Unis, est une “violation flagrante des droits de l’Homme” selon la législation américaine.

Double standard

Tous les pays n’ont pas bénéficié des mêmes faveurs qu'Israël. Il en est ainsi du Niger et du Gabon (depuis octobre 2023), du Burkina Faso (2022), de la Guinée (2021), du Mali (2020), du Soudan (2019) et de la Birmanie en 2021.Tous, sont privés de coopération militaire américaine pour cause de coup d'Etat militaire, en vertu de l'article 7008 de la loi américaine.

La même loi avait été appliquée contre Fidji et la Guinée Bissau avant le retour à des régimes issus des processus électoraux en 2014 ou 2019 pour la Thaïlande.

A l'observation, le soutien inconditionnel de Biden à Israël pousse même ce dernier à violer la loi américaine.

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