Vendredi 26 avril, c’est le moment de bascule. On comptait 13 cas de choléra, 26 cas sont dénombrés sur l’île, deux jours plus tard.
À Mayotte, le premier cas de choléra a été détecté le 19 mars 2024, chez une personne venue des Comores, un archipel voisin. D’autres cas ont été ensuite repérés parmi des personnes venant des mêmes îles.
Vendredi 26 avril, c’est aussi le jour où plusieurs cas autochtones ont été diagnostiqués à Koungou, au nord de Mamoudzou. Cela veut dire que des habitants de Mayotte qui n’ont pas voyagé ont attrapé cette maladie.
Le choléra provoque des diarrhées aiguës pouvant devenir mortelles si elles ne sont pas traitées à temps.
Face à la progression rapide de la maladie sur l’île, l’agence régionale de santé (l’ARS) a annoncé ce dimanche 28 avril un dispositif renforcé.
Samedi, les autorités ont ouvert une unité de dépistage du choléra au nord de Mamoudzou. Ces centres fonctionnent comme les centres de dépistage Covid, la personne fait un test antigénique rapide. Les personnes positives doivent faire un test PCR dans un laboratoire.
En parallèle, des opérations de vaccinations sont lancées sur le terrain, notamment dans les zones de de Mamoudzou-Koungou, des zones urbaines densément peuplées, avec de nombreux bidonvilles.
Dimanche, l'unité de soins choléra de Mayotte annonçait être saturée. L’ARS a ouvert dans la foulée une deuxième 'unité choléra' au sein du centre médical de Dzoumogné.
Les dispensaires sont fermés sur l’île et les soignants redirigés vers le centre hospitalier principal qui a besoin de bras. Des médecins de la réserve sanitaire ont été appelés en renfort, ils devraient arriver mercredi prochain à Mayotte.
Si Mayotte est entourée de pays où le choléra est endémique, le département français connaît également de gros problèmes d’approvisionnement en eau et les coupures sont légion. L’île compte également une population de migrants importante qui vit dans des bidonvilles insalubres sans équipements sanitaires.