La coalition de gauche convoque l‘Histoire avec le nouveau Front populaire, pour souligner une filiation avec le Front populaire de 1936. Avec les cent jours, on verse dans la référence napoléonienne, une façon de mettre en exergue l’urgence du travail à accomplir. Les représentants de tous les partis de gauche, réunis sur la même estrade, ont ouvert la conférence de presse en confirmant qu’il n’y aura qu’un candidat Front populaire par circonscription.
Ensuite, les chefs de partis ont pris la parole les uns après les autres, égrenant chacun deux mesures qu’ils promettent de réaliser une fois au gouvernement
La priorité, rompre avec la politique de Macron
La priorité numéro 1 sera le pouvoir d’achat. Les prix des produits de base et de l’énergie seront bloqués, les salaires seront indexés sur l’inflation, le point d’indice sera relevé pour les fonctionnaires.
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Suivent des annonces de rupture avec la période Macron et au premier chef, la réforme des retraites passée par le gouvernement d’Elisabeth Borne à coup de 49.3 (article de la constitution qui donne au Premier ministre la possibilité de faire adopter une loi sans un vote de l’Assemblée nationale). Marine Tondelier d’ Europe Ecologie les Verts annonce qu’elle sera abrogée dans les quinze jours suivant l’arrivée au gouvernement du nouveau Front Populaire. Olivier Faure du parti socialiste promet lui que la réforme de l’assurance chômage sera abandonnée. La loi sur l’immmigration sera également abrogée, assure le nouveau Front populaire.
C’est le nouveau Front populaire ou le Rassemblement national
Marine Tondelier, la patronne des Verts insiste dans son intervention que c’est un programme de rupture qu’ils présentent ensemble, un programme travaillé en quatre jours. Elle fait de l’humour sur la fatigue des uns et des autres mais se dit fière de ce que ce collectif a accompli: “nous avons rallumé la flamme de l’espoir, mais on le sait aujourd’hui Emmanuel Macron n’aura pas de majorité, aujourd’hui c’est soit l’extrême-droite, soit nous et ce sera nous !”
Ils promettent aussi une autre façon de gouverner, loin du style cassant du président actuel, et du dialogue avec les syndicats et la société civile.
On n’oublie pas Gaza mais ça sent le compromis
Sur le plan international, le soutien à l’Ukraine a été retenu et accepté par l’ensemble des formations tandis que les déclarations concernant Gaza reflètent les divisions des partis du nouveau Front populaire sur la question.
Dans son programme, le collectif dénonce "les massacres terroristes du Hamas dont nous rejetons le projet théocratique, et demandons la libération des prisonniers politiques palestiniens"
On reconnaît là la position de la liste PS Place publique pendant la campagne des européennes.
La France Insoumise a réussi à faire accepter “la reconnaissance immédiate de l'État de Palestine aux côtés de l'État d'Israël sur la base des résolutions de l'ONU". Le collectif promet également de "rompre avec le soutien coupable" de Paris au "gouvernement suprémaciste d'extrême droite de (Benjamin) Netanyahou", auquel il faut "infliger des sanctions".
Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise expliquait sur RTL vendredi matin qu’il ne s’agissait pas de prendre partie mais de faire tout ce qui est possible pour stopper les “atrocités qui se déroulent à Gaza”, tout cela bien sûr si le nouveau Front populaire arrive au pouvoir le 7 juillet prochain.
Comme le conclut, le secrétaire général du parti communiste Fabien Roussel, “nous avons remplacé la peur par l’espoir et la sidération par l’action”, mais “chaque voix compte” lors de ces législatives du 30 juin et 7 juillet.