Il reste 495 députés à élire au second tour des législatives françaises du 7 juillet prochain  / Photo: AP Archive (AP Archive)

Sur Europe1 ce matin, Marine Le Pen dézingue l’arc républicain et s’est amusée en lançant qu’Emmanuel Macron mentait aux Français. Il appelle à faire barrage au parti d’extrême droite dimanche mais assure qu’il n’y aura jamais d’alliance avec La France insoumise pour gouverner le pays, “sans La France insoumise, il n’y a aucune majorité plurielle possible” pour le camp présidentiel” a-t-elle conclu un brin narquoise.

Plus critique encore, elle dénonce une coalition politique qui allie le camp présidentiel à “des candidats LFI, des candidats [des] Verts, qui ne sont pas mieux, des communistes” en appelant à faire barrage au RN. En tout cas, lors de cette interview, Marine Le Pen se dit persuadée que le RN peut obtenir une majorité absolue.

Un arc républicain fragile

Force est de constater que les 218 désistements ont changé la donne mais pas totalement, dans près des 200 duels sur 400 duels, le candidat RN est largement favori et les atermoiements des états-majors politiques vis-à-vis des candidats du Front populaire troublent considérablement le jeu.

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Si la gauche a accepté le désistement dans une triangulaire défavorable face à un candidat RN, les pics d’Emmanuel Macron contre la France Insoumise ont sérieusement jeté le doute. Edouard Philippe, l’ancien premier ministre, veut bien d’un arc républicain mais sans LFI. Gabriel Attal, l’actuel Premier ministre, n'est pas de cet avis, selon lui, il faut soutenir le Nouveau Front populaire même si le candidat est LFI, “pour défendre les valeurs de la République”. Dans son éditorial de ce vendredi, Guillaume Roquette du Figaro titre sur l’impression générale d’une “mascarade des compromis”.

Dans le Rhône, plusieurs macronistes cherchent à décrédibiliser leurs adversaires politiques socialistes et écologistes au second tour, dans des circonscriptions où le risque Rassemblement national (RN) est faible.

Il y a les consignes nationales et les réalités locales

Ainsi dans la 4e circonscription, Anne Brugnera (Ensemble) attaque son opposante socialiste, Sandrine Runel (Nouveau Front populaire, NFP) arrivée en tête avec 35% des voix contre 31 % pour Anne Brugnera. L’élue est socialiste mais Anne Brugnera l’accuse de s’être "acoquinée" avec LFI. Même propos sur le danger des extrêmes dans la deuxième circonscription d’un candidat Renaissance, ou dans la douxième circonscription.

Les élans républicains du soir du premier tour sont donc oubliés, parfois au risque de laisser un candidat RN gagner car le report de voix n’est pas évident.

Il y a aussi la version désistement sans faire barrage. C’est le cas dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne où Régis Sarazin, maire de Nanteuil-lès-Meaux s’est désisté sans donner de consigne de vote et laisse un duel RN /NFP qui oppose Amal Bentounsi à la candidate RN Béatrice Roullaud. Amal Bentounsi est originaire de Meaux et est bien connue car elle a créé le collectif “Silence, notre police assassine” après la mort de son frère, la jeune femme est arrivée en tête à Meaux mais a été distancée dans les zones rurales du département par la candidate RN donc la situation risque de profiter au RN.

Est-ce que ces “mots doux” et “coups bas” vont permettre de mobiliser les 16 millions d’abstentionnistes qui n’ont pas voté au premier tour ? Ces discours contradictoires peuvent déboussoler les moins investis en tout cas. Le RN va semble t-il devenir officiellement la première force politique du pays selon un dernier sondage publié aujourd'hui par l’institut Elabe et BFM mais il n'obtiendrait pas de majorité absolue dans la future Assemblée.

TRT Français et agences