La demande en a été faite ce mercredi dans la capitale tchadienne, N’Djaména, par le président du Conseil militaire de transition du Tchad, le général Mahamat Idriss Déby et le président nigérien Mohamed Bazoum.
Les deux chefs d'Etat s'exprimaient au cours d’une conférence de presse conjointe.
« Nous regrettons ce retrait et espérons que le Mali revienne sur la décision prise parce que la lutte contre le terrorisme est un combat qu’un pays ne peut pas faire seul, c’est ensemble », a déclaré Mahamat Idriss Déby.
Et d'ajouter : « Nous allons encore nous rapprocher de nos frères maliens pour qu’ils reviennent dans le G5 Sahel », avant de reconnaître que le retrait du Mali va certainement avoir des conséquences sur la mission de la force conjointe du G5 Sahel.
Mohamed Bazoum, a pour sa part, annoncé une « réunion dont la date n’est pas précisée, suivie d’un appel au retour au Mali au sein du G5 Sahel pour passer outre les divergences ».
En outre le président nigérien a insisté sur « la nécessité de coordonner l’action dans la lutte contre le terrorisme », mais également de « favoriser l’intégration économique » ainsi que les missions du G5 Sahel.
Pourtant, Mohamed Bazoum, avait déclaré au mois de mai dernier que le G5 Sahel, regroupant cinq pays du Sahel, n'existe plus. "Le G5 Sahel est mort. Depuis le second coup d'État au Mali (en mai 2021), Bamako est dans une fuite en avant qui l'isole en Afrique et nous prive d'une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme", avait indiqué Mohamed Bazoum dans un entretien accordé aux journaux "La Croix" et "L'Observateur".
Le Mali avait décidé, le 15 mai 2022, de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la force conjointe suite à l'opposition de certains Etats du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d'un Etat extra-régional visant désespérément à isoler le Mali, avait annoncé Colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement, dans un communiqué.
Maiga avait souligné « l'instrumentalisation d'une institution comme le G5 Sahel dont le mandat est de mutualiser les moyens pour garantir des conditions de développement et de sécurité dans l'espace des pays membres est fondamentalement contraire aux intérêts de nos pays et de nos peuples qui font face à d'importants défis dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ».
Le 30 juin dernier, le chef d'état-major général des Armées du Mali, le général de division Oumar Diarra, a annoncé, la fin de l'engagement des personnels maliens dans tous les organes et instances du G5 Sahel à compter de cette date.
Diarra avait en outre précisé que « s'agissant des personnels en service au Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de la Force conjointe (FC) du G5 Sahel, leur désengagement prend effet à compter du 30 juin avec reprise de service dans leurs armées et services à compter du 1 juillet 2022 ».
Le G5 Sahel est une coalition antiterroriste formée par le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger et sa force militaire comptait environ 5.000 personnes avant le retrait du Mali.