Le sommet des dirigeants de l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord a répondu à une dizaine de préoccupations soulevées par la Turquie, a indiqué une source diplomatique turque.
Les trente-deux chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l'Alliance, réunis à Washington D.C. pour trois jours, ont concédé que le terrorisme était “la deuxième menace la plus importante pour l'OTAN” après la Russie, qui "reste la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés".
Soulignant la menace croissante des missiles balistiques, le sommet a également réaffirmé l'engagement de protéger pleinement tous les alliés de l'OTAN, un point important pour la Turquie.
Ankara confortée dans ses principes
La décision de baser la coopération entre l'OTAN et l'UE sur une série d'accords plus anciens, en accord avec la politique privilégiée par la Turquie, a été un sujet crucial pour Ankara.
Il a été décidé que les projets phares développés par certains pays membres dans les domaines du soutien à l'Ukraine, de la cyberdéfense, de la lutte contre la désinformation et de la technologie, qu'ils soient menés entre eux ou en dehors du cadre de l'OTAN, devraient être menés conformément au processus de planification de la défense de l’Alliance. Un rappel à l’ordre qui conforte la Turquie dans son précepte qui considère l'OTAN comme le seul parapluie de sécurité pour ses pays membres.
Le sommet a, par ailleurs, pris note de l’augmentation des dépenses de défense de la Turquie à 2 % de son PIB, ce que l'OTAN a enregistré avec satisfaction.
Dans ce contexte, la Turquie a réitéré le plan de soutien au renforcement des capacités de l'industrie de défense de l'OTAN accepté au sommet de Vilnius et a pris un nouvel engagement de soutien.
Les efforts de la Turquie reconnus
Dans le contexte du conflit entre la Russie et l'Ukraine, la mise en œuvre par la Turquie de la convention de Montreux, l'initiative sur les grains de la mer Noire et les efforts de médiation entre les parties a été unanimement reconnue. La déclaration du sommet de Washington fait directement référence à la convention de Montreux et il a été décidé que les contributions non financières à l'Ukraine seraient reconnues par l'OTAN.
Le sommet a décidé de fournir un soutien à l'Ukraine en matière de mise à niveau de ses capacités de défense et de préparer un paquet d'assistance à la sécurité à long terme. Un centre conjoint OTAN-Ukraine d'analyse, de formation et d'entraînement sera installé afin de coordonner le soutien des Alliés à l'Ukraine.
En outre, la décision prise l’année dernière lors du sommet de Vilnius, en Lituanie, selon laquelle les alliés ne doivent pas s'imposer de sanctions mutuelles, a été réaffirmée.
Le sommet de 2026 aura lieu en Turquie
Le sommet des dirigeants des États membres de 2026 se tiendra en Turquie. La décision a été annoncée par la déclaration finale issue de la réunion des chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Otan, alors que le sommet de 2025 se tiendra aux Pays-Bas.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et la Première ministre italienne Giorgia Meloni, ont tenu mercredi une réunion à huis-clos en marge du sommet, qui marque également le 75e anniversaire de l'alliance militaire..
Erdogan s'était entretenu auparavant avec le Premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis en présence du ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et du conseiller présidentiel pour la sécurité et la politique étrangère, Akif Cagatay Kilic.