"Après avoir reçu la compilation des déclarations, écrits et posts" de l'avocat, "il a été relevé des éléments qui, manifestement, sont de nature à engager sa responsabilité pénale", affirme un communiqué du parquet transmis vendredi à l'AFP, annonçant "l'ouverture d'une information judiciaire".
En outre, "un mandat d'arrêt a été requis à son encontre", ajoute le texte.
Juan Branco avait annoncé le 22 juin avoir déposé une plainte en France et une demande d'enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour "crimes contre l'humanité", après les pires troubles qu'ait connus début juin le Sénégal depuis des années.
Ces procédures pour "crimes contre l'humanité" visent également le ministre de l'Intérieur sénégalais Antoine Felix Abdoulaye Diome, le général Moussa Fall, commandant de la gendarmerie sénégalaise, ainsi qu'une centaine "d'autres individus", et concernent la période allant "de mars 2021 à juin 2023".
Cette action auprès des justices internationale et française avait été qualifiée de "puérile et ridicule" par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères sénégalaise Aïssata Tall Sall.
La condamnation à deux ans de prison le 1er juin de l'opposant Ousmane Sonko avait provoqué de graves troubles au Sénégal, faisant 16 morts officiellement et trente selon l'opposition.
Son arrestation, à la suite d'une plainte dans une affaire de moeurs, avait contribué à déclencher en mars 2021 plusieurs jours d'émeutes meurtrières, de pillages et de destructions qui avaient fait au moins une douzaine de morts.
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé jeudi à l'AFP avoir effectué un signalement aux autorités judiciaires françaises après la révélation par l'avocat Branco, dans de "récentes publications", de l'identité de fonctionnaires de l'ambassade de France au Sénégal, en lien avec les troubles survenus au Sénégal.
M. Sonko crie au complot pour l'écarter de l'élection présidentielle de février 2024 et son parti estime à plusieurs dizaines le nombre de "détenus politiques". Le pouvoir réfute les deux accusations.
Le 3 juillet, Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé qu'il ne se présenterait pas pour un nouveau mandat à la présidentielle de 2024.