Le recteur a fait de cette cérémonie des vœux traditionnelle une mise au point. “Nous, musulmans, sur cette terre d’Europe, ne ’remplaçons’ rien : nous sommes là pour contribuer et pour partager avec nos autres concitoyens un destin commun.”
Ce constat intervient alors que Le gouvernement français multiplie les signes négatifs envers la communauté musulmane, entre discours anti-migrants du ministre de l’Intérieur, déconventionnement des écoles musulmanes, montée de l’extrême-droite et pressions diverses sur les mosquées.
La guerre menée par Israël contre Gaza a divisé la société française et a cristallisé ces quinze derniers mois les tensions autour de la mobilisation pro-palestinienne.
Chems Eddine Hafiz a dénoncé les amalgames et les soupçons permanents envers la communauté musulmane. “Depuis plus de vingt ans, en France comme en Occident, l’islam est trop souvent réduit à des images déformées et contraires à son essence. Cette perception erronée alimente les amalgames, les confusions, les actes et les discours antimusulmans”, s’est-il indigné.
Le recteur a dénoncé que “de nombreux Français de confession musulmane en viennent à douter de leur place et de leur futur dans leur propre pays”.
Le recteur dénonce les calomnies à son encontre
Être à la tête de la plus vieille mosquée de France, vous place forcément dans l'œil du public et le recteur de la Grande Mosquée de Paris est revenu sur la campagne “calomnieuse” menée par la chaîne de TV CNews. Le média conservateur qui appartient à Bolloré l’a plusieurs fois qualifié d’”agent d’influence du régime algérien”, l’accusant dans la foulée de mener une campagne de déstabilisation de la France.
Comme pour clôre le débat et mettre un point final aux accusations, il a conclu : “certains aimeraient me voir partir”, mais “je continuerai à présider aux destinées de la Grande Mosquée de Paris.”
Chems Eddine Hafiz a souligné que “personne ne peut remettre en question l’engagement républicain de la Grande Mosquée de Paris et son attachement aux valeurs de la société française”.