Une caméra de télévision a surpris Yoon Suk-Yeol en train de formuler des propos désobligeants à l'encontre des législateurs américains après une rencontre mercredi avec le président américain Joe Biden au Fonds mondial, à New York.
"Comment Biden ne pourrait-il pas perdre la face si ces enfoirés ne (la) font pas passer au Congrès?", semble dire M. Yoon sur cet enregistrement diffusé par la chaîne sud-coréenne MBC, à propos de la proposition de M. Biden d'augmenter son aide financière au Fonds mondial, qui nécessite l'approbation du Congrès.
La porte-parole de la présidence Kim Eun-hye a cependant affirmé que le président sud-coréen "n'avait aucune raison de parler des Etats-Unis ou de prononcer le mot +Biden+".
Lors d'un point presse jeudi à New York, Mme Kim a soutenu que Yoon Suk-yeol n'avait pas mentionné "Biden" mais prononcé en réalité un mot coréen à consonance similaire, et qu'il faisait référence aux législateurs sud-coréens, et non américains.
Diffusée sur YouTube, la vidéo a été vue plus de cinq millions de fois en moins d'une journée, et le mot "fuckers" employé par M. Yoon était jeudi le hashtag le plus populaire sur Twitter en Corée du Sud.
Un parlementaire du parti au pouvoir a estimé que la chaîne de télévision, qui a été la première à rapporter ces propos, devrait être poursuivie pour avoir "porté atteinte à l'irremplaçable alliance entre les Etats-Unis et la Corée du Sud".
En ligne, beaucoup exprimaient cependant des doutes vis-à-vis de la réponse du gouvernement.
"Il est tout à fait honteux et dérangeant pour nos enfants que (la) présidence ait trouvé une telle excuse", a écrit un internaute sur YouTube, quand un autre publiait: "Cela fait dix fois que je l'écoute. C'est +Biden+, c'est sûr."
Le démenti officiel de M. Yoon revient à dire aux Sud-Coréens qu'ils sont "malentendants", a lancé vendredi le parlementaire du Parti démocrate, d'opposition, Chun Jae-soon.
Washington compte environ 27.000 soldats stationnés dans le pays pour faire face à la menace que représente la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire.
M. Yoon, un ancien procureur, est aux prises avec une cote de popularité au plus bas, à 28% selon un dernier sondage paru vendredi.