L'armée israélienne a mené jeudi soir deux raids aériens meurtriers contre le cœur de Beyrouth.
Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, 22 personnes ont été tuées et 117 blessées dans ces frappes qui ont visé, selon l'agence de presse officielle ANI, le quartier résidentiel densément peuplé de Ras al-Nabeh et celui adjacent de Noueiri.
C'est la troisième fois, depuis le lancement de ses frappes massives le 23 septembre, que l'aviation israélienne, qui concentre la plupart de ses raids sur la banlieue sud de Beyrouth, vise directement la capitale.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU au Liban, Imran Riza a déclaré que le pays fait face à "l'une des périodes les plus meurtrières" de son histoire. Il a évalué à 600.000 le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du Liban.
La force de l'ONU (Finul) a dénoncé des tirs "répétés" des troupes israéliennes sur ses positions, dont l'un a blessé deux Casques bleus jeudi, déclenchant les protestations des pays contributeurs à cette force, Italie, France, Espagne et Irlande.
Aussitôt, Rome, premier pays occidental contributeur de la Finul en termes d'effectifs, avec près de 900 militaires mobilisés, a dénoncé des actes "intolérables" et convoqué l'ambassadeur d'Israël pour une "ferme protestation".
Peu après, la France et l'Italie décidaient d'organiser une rencontre la semaine prochaine avec les autres pays européens contributeurs - Espagne et Irlande - selon le ministère français des armées.
Le président du Conseil européen Charles Michel, en déplacement au Laos pour le sommet annuel de l'Asean, a condamné vendredi ces tirs.
"Une attaque contre une mission de maintien de la paix des Nations unies est irresponsable, inacceptable, et c'est pourquoi nous appelons Israël et toutes les parties à respecter pleinement le droit humanitaire international", a déclaré le dirigeant, en marge d'un sommet des pays d'Asie du Sud-Est.
Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, dont le pays a un contingent de Casques bleus dans le sud du Liban, a fustigé sur X "un acte irresponsable" ajoutant que "cela doit cesser".
Une école bombardée à Gaza
Dans la bande de Gaza, où Israël intensifie à nouveau ses bombardements et opérations au sol, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé jeudi la mort de 28 personnes dans une frappe sur l'école Rafidah à Deir el-Balah (centre) abritant des familles déplacées, qui a fait aussi 54 blessés.
Selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, au moins 140 personnes sont mortes à Jabalia depuis le début de l'opération, et "un grand nombre" de civils restent coincés sous les décombres, les secouristes ne pouvant intervenir au vu des conditions de sécurité.
L'armée israélienne a, elle, annoncé que trois de ses soldats avaient été tués dans le nord de la bande de Gaza, ce qui porte ses pertes à 353 soldats depuis un an.
Au moins 400.000 personnes sont prises en étau dans la zone, selon l'ONU.
La Commission d'enquête indépendante internationale des Nations unies, qui a évoqué des "crimes contre l'humanité", a accusé jeudi Israël de viser délibérément les installations de santé de Gaza.
L’armée israélienne a également bombardé jeudi le camp de Nour Shams, en Cisjordanie. Elle a affirmé avoir tué un chef du Jihad islamique, Mohammed Abdoullah, ce qui n’a pas été encore confirmé par le groupe.