Réunion de représentants de factions palestiniennes en présence Yahya Senouar, Gaza, archives / Photo: AP (AP)

Le Hamas a proposé qu'un gouvernement indépendant formé de personnalités n'appartenant à aucun parti dirige la bande de Gaza et la Cisjordanie après la guerre, a indiqué vendredi un membre du bureau politique du mouvement palestinien.

"Nous avons proposé qu'un gouvernement non-partisan et doté de compétences nationales dirige Gaza et la Cisjordanie après la guerre", déclare Hossam Badran dans un communiqué à propos des négociations indirectes en cours entre Israël et le Hamas sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis en vue d'un arrêt des combats à Gaza et de la libération des otages qui y sont retenus.

"L'administration de Gaza après la guerre est une affaire palestinienne interne ne devant souffrir aucune ingérence extérieure, et nous ne discuterons pas (de l'après-guerre) à Gaza avec une quelconque partie étrangère", ajoute M. Badran.

Un dirigeant du Hamas a confirmé, sous couvert d'anonymat, que la proposition de ce gouvernement non-partisan avait été présentée "avec les médiateurs".

Ce gouvernement devra gérer "les affaires de la bande de Gaza et de la Cisjordanie dans la première phase de l'après-guerre" et "tracer la voie vers des élections générales", a-t-il précisé.

Après des mois d'efforts diplomatiques restés vains, de nouvelles discussions ont commencé au Qatar pour tenter d'avancer vers un cessez-le-feu et une libération d'otages.

Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad, David Barnea, est arrivée mercredi à Doha, affirment des sources proches des négociations. Le directeur de la CIA, William Burns, devait y participer aussi.

Négociations sur fond de massacres

Israël et le Hamas ont continué de signaler des divergences, malgré l’annonce faite par les médiateurs que le mouvement palestinien est revenu sur la condition de cessez-le-feu permanent avant toute négociation sur une libération d'otages.

Israël affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas.

Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, Israël a été condamné par la communauté internationale pour son offensive brutale et continue sur Gaza, depuis le 7 octobre 2023.

Près de 38 200 Palestiniens ont été tués depuis lors, principalement des femmes et des enfants, tandis que plus de 87 900 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Neuf mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.

Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.

Agences