Le gouvernement a annoncé mardi une réquisition de personnel pour faire fonctionner le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, l'un des sites pétroliers français bloqués par des grévistes opposés à la réforme des retraites.
La décision a été prise en raison des "tensions" en matière d'approvisionnement des stations-service dans le Sud-Est de la France où les automobilistes "commencent à vivre une vraie galère", a dit Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, citée dans un communiqué.
"Dans ce contexte, nous n’avons d'autre choix que de réquisitionner certains personnels indispensables au dépôt de Fos-sur-Mer. Ce sont des réquisitions ciblées, qui concernent un nombre très restreint de salariés, qui sont très encadrées juridiquement", a-t-elle ajouté. "Je ne le fais pas contre le droit de grève mais pour les Français qui ont besoin de se déplacer (...)."
Julien Granato, représentant de la CGT, a en revanche dénoncé une réquisition qui "bafoue le droit constitutionnel à la grève et ne restera pas sans réponse".
Le préfet de police de Paris avait annoncé, la semaine dernière, la réquisition des agents grévistes afin de collecter les 8000 tonnes de déchets accumulés dans les rues de la capitale, alors que la grève des éboueurs contre la réforme des retraites se poursuit depuis le 6 mars.
Cette décision intervient dans le contexte d'un bras-de-fer tendu entre le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Alors que Gérald Darmanin avait demandé à la maire de Paris d'agir et de réquisitionner les éboueurs, cette dernière avait expliqué qu'elle ne donnerait pas suite à sa demande, menant le préfet de police de Paris, Laurent Nunez à lui envoyer une lettre de mise en demeure afin de lui demander d'agir au sujet de la grève des éboueurs dans la capitale.