"Le raid de ce matin sur l'hôpital Kamal Adwan a mis hors service ce dernier grand centre de santé dans le nord de Gaza", situé à Beit Lahia, a fait savoir l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur X.
"De premières informations font état de services clefs incendiés et détruits pendant le raid. Soixante membres du personnel soignant et 25 patients sont dans un état critique", ajoute l'organisation internationale, dont le siège est à Genève.
L'armée israélienne avait annoncé avoir lancé, vendredi, une opération près de cet hôpital au rôle crucial dans une bande de Gaza aux services de santé exsangues, dévastés par 14 mois de guerre entre Israël et le Hamas.
Cette opération près de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia intervient au lendemain de l'annonce par le directeur de l'établissement, le Dr Hossam Abou Safiya, de la mort de cinq membres du personnel dans une frappe israélienne.
Depuis le 6 octobre, Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher, soi-disant, les combattants du Hamas de se regrouper au dire de l'armée.
Selon le Hamas, "l'armée d'occupation a pris d'assaut l'hôpital Kamal Adwan, forçant le personnel médical, les patients, blessés et personnes déplacées à évacuer".
Il a accusé, dans un communiqué, les forces israéliennes "de détenir les personnes évacuées".
"Déplacement forcé"
"Le Hamas tient l'occupation entièrement responsable de la vie des patients, des blessés et du personnel médical, qu'elle a arrêtés et emmenés dans un lieu inconnu", a ajouté le mouvement. Toute communication a été coupée, selon lui.
Vendredi, le mouvement palestinien a "démenti catégoriquement" dans un communiqué "toute activité militaire ou présence de combattants de la résistance dans l'hôpital" Kamal Adwan.
"Les mensonges de l'ennemi à propos de l'hôpital sont destinés à justifier le crime abominable commis ce jour par l'armée d'occupation, qui a évacué et mis le feu à tous les services de l'hôpital dans le cadre d'un plan d'extermination et de déplacement forcé", renchérit-il, appelant à une commission d'enquête de l'ONU sur "l'ampleur du crime" de l'armée dans le nord de Gaza.
Citant le directeur de l'hôpital, le ministère de la Santé du territoire palestinien a, lui, affirmé que l'armée israélienne avait "mis le feu à tous les services de chirurgie de l'hôpital".
Vendredi matin, l'hôpital abritait environ 350 personnes, dont 75 blessés et malades, ainsi que 180 membres du personnel médical, d'après le directeur de l'établissement.
Des témoins dans le secteur ont indiqué que l'hôpital avait été évacué et que des centaines de personnes vivant à proximité avaient été "contraintes de se réfugier à l'école Al-Fakhoura et à l'hôpital Indonésien" à Jabalia.
L'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice contre le territoire palestinien qu'elle assiège depuis le 7 octobre 2023. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 45.436 Palestiniens y ont été tués.