Au moins 14 Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés lors de frappes aériennes israéliennes mardi dans le sud et le centre de la bande de Gaza.
L'armée israélienne a ciblé un étal de bord de route vendant des biens dans la région de Qizan Abu Rashwan au sud de Khan Younès, tuant deux Palestiniens et blessant plusieurs autres, a indiqué la Défense civile locale.
Dans une autre attaque israélienne, une source médicale a informé les journalistes que trois Palestiniens ont été tués et dix autres blessés, pour la plupart des enfants, dans une frappe aérienne sur une maison dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza.
Selon cette source, une des victimes est arrivée à l'hôpital Al-Awda de Nuseirat sous forme de "restes" tandis que dix autres personnes y ont été soignées pour blessures. Les "membres" de deux autres victimes ont été transportés à l’hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, selon des témoins.
À Deir al-Balah, également dans le centre de Gaza, une frappe aérienne israélienne a frappé une tente abritant des déplacés, tuant deux Palestiniens et en blessant six autres, y compris des enfants, d'après une source médicale.
Mardi, l'armée israélienne a annoncé que quatre soldats avaient été tués dans le nord du territoire, portant à 376 le nombre de militaires israéliens tombés dans la bande de Gaza depuis le début de son opération terrestre le 27 octobre 2023.
“Cruauté”
Une haute responsable de l'ONU a dénoncé mardi la "cruauté quotidienne" subie par la population de la bande de Gaza assiégée et bombardée par Israël, décrivant "des actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves".
"Nous avons condamné les morts, les destructions et la déshumanisation des civils de Gaza qui ont été chassés de chez eux, privés de leur sentiment d'appartenance et de leur dignité, forcés de regarder des membres de leur famille être tués, brûlés et enterrés vivants", a déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
"Les mots +enfant blessé, pas de famille survivante” ont été écrits sur les bras d'enfants blessés. La plus grande partie de Gaza est désormais un champ de ruines", a-t-elle ajouté, soulignant aussi la progression de la faim.
"Nous sommes témoins d'actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves", a-t-elle estimé.
"La dernière offensive d'Israël qui a commencé le mois dernier dans le nord de Gaza représente une version intensifiée, extrême et accélérée des horreurs de l'année qui vient de passer", depuis le 7 octobre 2023, a encore dénoncé la responsable onusienne.
"La cruauté quotidienne que nous voyons à Gaza semble ne pas avoir de limite" et les conditions de vie dans le territoire palestinien "ne sont pas adaptées à la survie humaine", a-t-elle martelé.
Cette réunion du Conseil était plus spécifiquement consacrée à l'alerte lancée il y a quelques jours par le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui a mis en garde "une probabilité imminente et substantielle de famine".
33 morts au Liban
Israël est aussi en guerre au Liban. Après quasiment un an de tirs transfrontaliers, la situation a dégénéré en conflit ouvert le 23 septembre.
Depuis, l'armée israélienne mène une campagne de frappes intenses au Liban, et depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays.
Au moins 33 personnes ont été tuées mardi dans des frappes à travers le Liban, selon le ministère libanais de la Santé. Une nouvelle frappe a visé au courant de la nuit de mardi à mercredi la banlieue sud de Beyrouth, ont constaté des journalistes sur le terrain.
Le Hezbollah a de son côté annoncé avoir lancé des missiles sur une base aérienne au sud de Tel-Aviv, dans le centre d'Israël, ainsi que des drones explosifs sur une base militaire près de la ville de Nahariya, dans le nord du pays.
Au total, 45 civils et 30 soldats sont morts en Israël depuis le début des hostilités avec le Hezbollah. Au Liban, plus de 3.300 personnes ont été tuées, selon les autorités libanaises.
Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, a rencontré mardi soir le Premier ministre libanais, Najib Mikati.
Sa visite vise à "amplifier les appels des Nations Unies et de la communauté internationale à la désescalade et à un cessez-le-feu" au Liban, selon Stéphane Dujarric.