"Il y a pas mal de bonnes nouvelles, mais on ne peut ignorer les signaux d'alertes depuis deux ans": "on voit l'attractivité de la France s'éroder encore plus" qu'en 2022, a résumé lors d'une présentation presse Marc-André Kamel, un des responsables de la Chambre de commerce américaine en France (AmCham).
L'étude, réalisée avec le cabinet Bain & Company et à laquelle ont répondu 140 dirigeants de filiales d'entreprises américaines, révèle une nouvelle baisse nette de la propension des investisseurs à recommander la France pour implanter une entreprise américaine, revenant à des niveaux pré-Covid.
Les investisseurs américains sont aussi nombreux à estimer que le contexte économique en France s'est amélioré en 2023 (33%) qu'à penser qu'il s'est détérioré (32%), "confirmant une incertitude croissante depuis 2022", souligne le baromètre.
L'étude salue cependant "le dynamisme" du pays malgré des tensions géopolitiques, une crise de l'énergie et une forte inflation en 2023. La France reste "sur la première marche du podium de l'attractivité européenne".
Les "efforts de l'État pour atténuer la hausse des prix de l'énergie" ont été "appréciés", surtout "relativement aux autres pays d'Europe", et les réformes mises en place depuis la réélection d'Emmanuel Macron bien accueillies (à 67%), les investisseurs américains appréciant "l'impulsion +pro-business+ dans l'Hexagone", détaille l'étude.
Mais "certains irritants historiques de la France sont en train de remonter à la surface", décrypte Marc-André Kamel, citant surtout le coût du travail, mais aussi le climat social, la fiscalité, la complexité administrative et réglementaire.
Pour y remédier, l'AmCham France propose notamment "d'arrêter la surtransposition des normes européennes" en droit français, a indiqué sa présidente Natacha Rafalsky.
Les investisseurs américains attendent du gouvernement qu'il concrétise "rapidement les dernières réformes annoncées", comme celle sur les cotisations sociales, la création de titre de séjour pour les métiers en tension ou encore la suppression de la CVAE, repoussée à 2027.
L'AmCham appelle notamment à une "formalisation rapide du projet de loi Simplication/Pacte II", qui suscite "de fortes attentes auprès des entreprises", ainsi qu'à mettre en œuvre "au plus vite l'ensemble des dispositions prévues par la Loi industrie Verte". Globalement, "le +choc de la simplification+, annoncé par le président Macron en 2021 s'impose aujourd'hui plus que jamais", juge-t-elle.
Dans le même temps, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a promis pour le printemps une loi pour renforcer l'attractivité financière de la France.