L'ancien vice-président Mike Pence officialise sa candidature à la Maison Blanche / Photo: AFP (AFP)

Le chrétien conservateur de 64 ans a affirmé que les tentatives de son ancien patron de renverser les résultats de la présidentielle de 2020, perdue face au démocrate Joe Biden, devraient le disqualifier.

Mike Pence a malgré tout tenu à défendre le bilan de la Maison Blanche sous Trump, dont il a été le vice-président pendant quatre ans, affirmant avoir été fier de se tenir aux côtés de l'homme d'affaires devenu chef d'Etat "chaque jour" de son mandat (2017-2021).

Mais il a dit que les limites avaient été dépassées le 6 janvier 2021, le jour de l'assaut du Capitole.

"Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, en ce jour fatidique, les paroles du président Trump étaient irresponsables et ont mis en danger ma famille et tout le monde au Capitole", a-t-il dit devant des partisans à Ankeny, dans l'Iowa.

"Mais le peuple américain mérite de savoir que ce jour-là, le président Trump a aussi demandé que je choisisse entre lui et la Constitution. Maintenant les électeurs devront faire face au même choix. J'ai choisi la Constitution et le ferai toujours", a-t-il ajouté.

Farouche opposant à l'avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine.

Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden. Bien qu'il n'ait qu'un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu'il refuse de valider l'élection du démocrate.

Le vice-président n'avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à "pendre" Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte.

La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un "traître".

Interrogé sur les informations diffusées par les médias selon lesquelles M. Trump aurait été informé par la justice fédérale qu'il était personnellement visé dans l'enquête sur les archives de la Maison Blanche, M. Pence a déclaré lors d'une réunion publique sur CNN que "personne n'était au-dessus de la loi".

L'homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8% des intentions de vote, loin derrière l'ancien président (53,2%), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.

Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4%), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que d'un cheveu par l'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley (4,4%).

AFP