Kémi Seba a été arrêté à Paris alors qu’il était "en possession d’un passeport diplomatique nigérien et d’un visa Schengen", a rapporté Le Monde ce mardi, citant une source officielle française.
Le motif de son arrestation reste pour l’heure inconnu, précise le quotidien français.
Le Béninois de 42 ans, né à Strasbourg, avait été déchu de sa nationalité française en juillet 2024. Deux semaines plus tard, les autorités nigériennes lui avaient délivré un passeport diplomatique.
"En réponse à la procédure de déchéance de ma nationalité commise par la Françafrique contre ma personne (dont l'objectif inavoué était de tenter de limiter mes déplacements, et ainsi freiner la portée de mes actions anticolonialistes), le chef de l'État du Niger, accompagné des valeureux membres du CNSP [...] a décidé de m'octroyer le passeport diplomatique, eu égard au combat que je mène depuis 25 ans pour l'Afrique, au péril de ma vie", avait déclaré l'activiste dans un texte publié sur sa page Facebook.
Lors d'une interview accordée à Anadolu fin septembre dernier, Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, s'était présenté comme un "homme noir au 21ème siècle, panafricaniste, un homme qui est maladivement attaché à la souveraineté de son peuple, du continent africain et de la diaspora".
Il est revenu sur la déchéance de sa nationalité française, déclarant au micro d'AA : "Ce sont les actions contre le néocolonialisme que nous menons depuis de très nombreuses années sur le terrain, avant même l’émergence des réseaux sociaux, qui ont entraîné que, les autorités françaises, qui ont pour axe idéologique et géostratégique sur le continent africain, le néocolonialisme, ont été dans une démarche de réagir avec virulence, avec hystérie".
Et de poursuivre : "En perdant le contrôle, à mon sens, et en commettant une erreur stratégique grossière, car ce n’est pas parce que vous combattez la mauvaise direction prise par le président qui dirige le pays où vous êtes né, qu’on doit renier votre lieu de naissance et votre nationalité".