La Turquie célèbre le 101e anniversaire du Jour de la Victoire, qui commémore la défaite décisive de l'armée grecque d'occupation lors de la bataille de Dumlupinar en 1922.
À l'occasion de l'anniversaire de la Grande offensive, célébrée le 30 août, le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué la victoire de son pays dans cette opération militaire, qui marque la défaite retentissante des troupes grecques d'occupation face aux Turcs lors de la bataille de Dumlupinar en 1922.
"La bataille du commandant en chef est l'un des tournants les plus cruciaux dans la lutte de notre nation pour la perpétuité", a déclaré M. Erdogan mercredi dans un message marquant le 101e anniversaire du jour de la victoire.
Reprenant les mots de Mustafa Kemal Atatürk, M. Erdogan a déclaré que la victoire du 30 août était une grande réussite qui prouvait une fois de plus la puissance et l'héroïsme de l'armée turque.
Avec cette victoire, qui est le "symbole immortel de l'idée de la liberté et de l'indépendance de la nation turque, notre nation a montré au monde entier qu'elle ne permettrait pas qu’une ombre soit jetée sur son indépendance et son avenir", a indiqué M. Erdogan.
"Je commémore Gazi Mustafa Kemal (Atatürk) et ses camarades avec gratitude, et j’implore la miséricorde de Dieu à tous nos martyrs et vétérans", a-t-il ajouté.
Erdogan, de hauts responsables du gouvernement et de l'armée, ainsi que des dirigeants de l'opposition ont déposé une gerbe à Anitkabir, le mausolée de Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la République turque. Une minute de silence a été observée, suivie de l'hymne national turc.
En effet, c’est le 26 août 1922, que les forces armées turques ont lancé la Grande offensive qui s'est achevée le 18 septembre sous la direction de Mustafa Kemal Ataturk, le fondateur de la Turquie moderne.
Les vainqueurs de la Première Guerre mondiale - également connus sous le nom de puissances de l'Entente - ont débarqué dans l'actuelle Turquie en 1919, occupant de vastes zones conformément aux dispositions de l'armistice de Mudros.
Les troupes françaises se sont emparées de la région d'Adana, au sud de la Turquie, tandis que les soldats britanniques ont pénétré à Urfa, aujourd'hui Sanliurfa, et à Maras, aujourd'hui Kahramanmaras, plus à l'est, ainsi qu'à Samsun et dans la ville de Merzifon, Amasya, dans la région de la mer Noire.
Les Italiens, quant à eux, ont occupé de vastes étendues du littoral méditerranéen, y compris Antalya et d'autres villes du sud-ouest de l'Anatolie.
Le 15 mai 1919, l'armée grecque débarque à Izmir avec l'autorisation des puissances de l'Entente, déclenchant ce qui allait devenir un véritable soulèvement et une campagne contre la domination des forces d'occupation dans le pays.
Un plan décisif
Les Turcs, qui n'avaient plus qu'un seul choix, se sont regroupés au sein des “Kuvayi Milliye”, ou forces nationales, pour affronter les envahisseurs.
La Grande Assemblée nationale turque, ou parlement, a été créée à Ankara en 1920. Les occupants concentraient pendant ce temps leurs politiques répressives sur les dirigeants turcs alors que l'armée turque se déplaçait vers le front occidental.
L'année suivante, les soldats turcs ont repoussé les forces grecques qui avançaient à moins de 70 kilomètres du parlement.
Après environ un an de préparation, le commandant en chef Atatürk lance la Grande offensive le 26 août 1922 pour expulser les occupants. Puis, il se déplace plus à l'ouest où il mène la bataille avec ses principaux commandants, dont Fevzi Cakmak.
À l'aube, l'offensive débute par des tirs d'artillerie, les soldats turcs s'emparant de Tinaztepe, Belentepe et Kalecik Sivrisi, près de la ville d'Afyonkarahisar, que l'armée turque libérera le 27 août.
Dans la nuit du 29 août, les commandants évaluent la situation et décident d'agir immédiatement et de manière décisive.
Le 30 août, Atatürk ordonne à l'armée turque de faire mouvement vers la région occidentale de Kutahya, portant un coup décisif aux troupes grecques en Anatolie.
Après cette victoire, Atatürk, Cakmak et Inonu ont entrepris d'expulser les derniers soldats grecs d'Anatolie en lançant une offensive sur la ville d'Izmir, sur la côte égéenne. Izmir fut libérée le 9 septembre.
Deux ans plus tard, le 30 août 1924, Atatürk assiste à la cérémonie d'inauguration du monument au soldat martyr Sancaktar.
"La nation turque a une fois de plus gravé cette vérité dans le cœur de l'histoire avec une plume d'acier, grâce à la victoire qu'elle a remportée, à la puissance dont elle a fait preuve et à sa volonté", a-t-il proclamé dans un discours qui reste gravé dans les annales de l'histoire.