L’opération est baptisée du doux nom d’ “Opération du petit matin” mais la réalité est moins fleur bleue. Les personnes qui n’ont pas encore été présentées à un juge pourront être gardées dans les cellules des commissariats jusqu’à ce qu’une place se libère dans les prisons.
Encadrée par le ministère de la Justice, cette mesure exceptionnelle peut donc potentiellement être mise en place dans toute la Grande-Bretagne. Pour l’instant, elle sera appliquée dans le Nord-est de l’Angleterre (le Yorkshire, Lancashire et les régions de Manchester, Merseyside et Cheshire).
James Timpson, le ministre en charge des prisons regrette une mesure “difficile mais nécessaire” qui, argue-t-il, allait permettre de diminuer la pression qui existe dans certains lieux de détention.
L’Angleterre va libérer de la place dans ses prisons
La décision ne fait pas l’unanimité, Mark Fairhurst, le président national de l'Association des officiers de prison a déclaré que cette mesure allait créer des “bouchons” dans les cellules des commissariats mais le même responsable admet également que la semaine dernière, les prisons du royaume ont dû intégrer la plus importante arrivée de nouveaux prisonniers qu’il a vue depuis longtemps;
À son arrivée au pouvoir, le gouvernement travailliste avait déjà annoncé la libération de prisonniers pour septembre, dénonçant un système au bord de l’implosion. Shabana Mahmood, la secrétaire d’état à la Justice prévoit de libérer entre 40 et 50% des prisonniers, soit environ 5500 personnes, d’ici à septembre voire octobre prochain. Seront exclus de cette mesure les détenus liés à des crimes de terrorisme, crimes sexuels, violence conjugales ou crimes de violence.
500 nouvelles condamnations, c’est trop pour les prisons britanniques
La surpopulation carcérale est telle que le gouvernement a rouvert en urgence début août une institution pour les jeunes délinquants, fermée en mars dernier dans le village de Borstal dans le Kent et qui compte 500 cellules.
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Les récentes émeutes racistes qui ont commencé le 29 juillet dernier n’ont donc pu qu’aggraver la situation. Plus de 1000 personnes ont été arrêtées et 500 inculpées. Le gouvernement a promis une justice rapide et sans concession face à des émeutiers qui ont attaqué lieux de culte, magasins et forces de l’ordre.
Selon le Financial Times, sept des dix zones les plus défavorisées d’Angleterre ont été secouées par ces émeutes.