Nicolas Lerner, directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE . / Photo: AFP (AFP)

M. Lerner, directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), a déclaré au Monde que la France restait déterminée à cibler les agents de Daesh/ISIS dans le cadre des efforts de la coalition internationale.

"La chute du régime d'Al-Assad soulève trois séries de questions en matière terroriste", a expliqué M. Lerner.

Il a identifié trois préoccupations principales. Premièrement, la présence de “plus d’une centaine de Français” actuellement en liberté dans le nord-ouest de la Syrie, dont beaucoup font l'objet de procédures judiciaires en cours. Deuxièmement, le statut des adultes et des mineurs français détenus par l’organisation terroriste PKK/YPG dans le nord-est de la Syrie. Enfin, il a exprimé des inquiétudes concernant l'approche des nouvelles autorités syriennes à l'égard des groupes terroristes, en particulier Daesh.

"Le nouveau régime a eu jusqu’ici des positions plutôt encourageantes sur ce sujet", a indiqué M. Lerner.

Le directeur n'a donné aucune information sur un éventuel rapatriement des Français détenus, malgré les pressions croissantes en faveur d’une prise en compte de leur statut juridique.

Il a toutefois noté un “affaiblissement” des capacités de groupes terroristes tels que Daesh et Al-Qaïda, les qualifiant de "moins puissants, moins organisés et moins capables de projeter des menaces".

La politique de la France en la matière a suscité des critiques internationales. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a récemment accusé Paris, lors d’une conférence de presse le vendredi 10 janvier, de se soustraire à sa responsabilité de rapatrier les Français détenus en Syrie. Il a exhorté la France à les poursuivre au niveau national pour répondre aux préoccupations en matière de sécurité.

"Nous ne prêtons guère attention aux pays [comme la France[ qui cherchent à servir leurs propres intérêts en Syrie en s’appuyant sur le pouvoir des États-Unis et en se cachant derrière ce pays", a-t-il indiqué ajoutant que "La France devrait rapatrier ses citoyens impliqués dans des actes de terrorisme en Syrie et les traduire en justice devant ses tribunaux".

À ce jour, la France n'a pas répondu à ces commentaires ni clarifié sa position sur le rapatriement des Français détenus en Syrie pour ses liens présumés avec l’organisation terroriste Daesh.

Agences