Tirer à balles réelles sur des foules affamées semble être une tactique de guerre de l’armée israélienne. Les forces israéliennes ont, encore une fois, ouvert le feu sur des Palestiniens qui attendaient de recevoir une aide alimentaire, dans la ville de Gaza.
Le bureau des médias à Gaza a indiqué dans un communiqué que les soldats israéliens ont pris pour cible des Palestiniens dans le sud de la ville de Gaza, dénonçant une pratique destinée à “aggraver la faim et poursuivre le siège et le désastre humanitaire” dans l’enclave assiégée.
Tenant les États-Unis, Israël et la communauté internationale pour responsables de l'aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, le communiqué a appelé à la fin de la "guerre génocidaire" et à autoriser l'entrée de 1 000 camions d'aide, en particulier dans le nord du territoire sinistré.
Le ministère de la Santé à Gaza avait déploré des dizaines de morts et de blessés suite à l’attaque perpétrée par l’armée israélienne à l’encontre de civils qui attendaient l'arrivée de l'aide humanitaire près du rond-point du Koweït, au sud de la ville, quelques jours seulement après une attaque similaire.
Le 29 février au matin, l'armée israélienne avait ouvert le feu sur des Palestiniens qui attendaient l'arrivée de camions transportant de l'aide, généralement de la farine (blé), dans la zone du "Rond-point de Nabulsi", au sud de la ville de Gaza, tuant 118 personnes et en blessant des centaines d’autres.
Ce massacre a suscité des réactions indignées et des condamnations au niveau international, alors qu'Israël poursuit, depuis le 7 octobre dernier, une guerre dévastatrice contre Gaza, où vivent quelque 2,3 millions de Palestiniens.
La faim comme arme de guerre
L'envoyé palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a dénoncé les "atrocités" commises par Israël qui continue d’affamer systématiquement le peuple palestinien dans la bande de Gaza. "La famine n'est pas la conséquence de la guerre, mais plutôt une arme de guerre qu'Israël utilise", a-t-il fustigé dans lors d’une session au siège de l'ONU.
"Israël veut condamner à mort 2,3 millions de Palestiniens sous diverses formes, notamment par les bombardements aveugles, les exécutions sommaires, la propagation des maladies et la famine", a dit M. Mansour.
"Les dirigeants israéliens parlent ouvertement des crimes qu'ils commettent et de ceux qu'ils ont l'intention de commettre... et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu se vante de ne pas adhérer aux résolutions de la légitimité internationale, aux tribunaux ou aux résolutions des Nations unies, et sape les efforts de paix", s’est-il indigné, pressant la communauté internationale d’appeler sans délai à un cessez-le-feu à Gaza.
La guerre contre Gaza a fait plus de 30 000 morts côté palestinien, pour la plupart des femmes et des enfants, et a provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent ainsi qu'une destruction massive des infrastructures et des biens, selon les données palestiniennes et celles des Nations unies. Cela a conduit Israël, pour la première fois depuis sa création en 1948, à être poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour "crime de génocide".