La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a jugé "inopportun" le nouveau coup de force opéré vendredi au Burkina Faso, indique un communiqué de l’organisation sous-régionale publié peu après la déclaration de prise de pouvoir par les nouvelles autorités militaires.
La Cédéao "trouve inopportun ce nouveau coup de force au moment où des progrès ont été réalisés, grâce à la diplomatie et à nos efforts pour un retour méthodique à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024", indique le communiqué.
L’organisation sous-régionale dit réaffirmer son opposition "sans réserve" à toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels et exige le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les autorités de la transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024.
"La Cédéao met en garde toute institution, force ou groupe de personnes, qui par des actes empêcherait le retour programmé à l’ordre constitutionnel ou contribuerait à la fragilisation de la paix et la stabilité du Burkina Faso et de la région", a-t-elle prévenu.
Un groupe de militaires burkinabè a engagé dans la nuit de jeudi à vendredi un "mouvement d’humeur" qui a abouti à l’éviction du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Les nouvelles autorités militaires ont annoncé entre autres, la suspension de la Constitution et de la charte de la transition, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée législative de la transition, l’instauration d’un couvre-feu dans tout le pays de 21h00 à 5h00 du matin, la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre, la suspension de toute activité politique et de la société civile, ainsi que la convocation prochaine des forces vives de la nation pour écrire une nouvelle charte et désigner un président civil ou militaire.
Le 24 janvier dernier, Paul-Henri Sandaogo Damiba avait renversé lui-même le président Roch Marc Christian Kaboré.