Laurent Debroux, le leader Développement durable de la Banque mondiale (BM) pour la Turquie, s'est félicité de la bonne qualité du partenariat entre la Turquie et la Banque mondiale dans la promotion des aspects liés au changement climatique.
Le responsable a accordé une interview à l'Agence Anadolu en marge du Sommet et foire sur l'économie et le changement climatique, EKO IKLIM, organisé les 30 et 31 mars, dans la capitale turque, Ankara.
L'évènement a réuni des hauts responsables issus de plusieurs pays et institutions, qui ont abordé les questions relatives au changement climatique et à la transition verte, au financement des énergies propres, la transformation des industries en ligne avec les politiques vertes et les stratégies mondiales.
« La Banque mondiale est très fière et reconnaissante envers le gouvernement turc pour un excellent partenariat. Nous sommes vraiment très contents du partenariat avec la Turquie », a déclaré Laurent Debroux.
Le portefeuille de projets d'investissement de la Banque en Turquie est d'environ 7 milliards de dollars, dont près de la moitié est destinée directement à des actions qui contribuent à l'atténuation et à l'adaptation aux changements climatiques.
« C'est un portefeuille vibrant, dynamique, en croissance, qui est un des plus grands portefeuilles de la Banque mondiale dans le monde et qui a cet accent fort sur l'adaptation aux changements climatiques et plus largement sur le développement de l'économie circulaire », a-t-il affirmé.
En complément de ce portefeuille prévu par la Banque mondiale dans le cadre de sa stratégie convenue avec les gouvernements, la BM a récemment choisi de s'investir dans le Memorandum of Understanding (protocole d’entente) pour le climat aux côtés d'autres partenaires dont la France, l'Allemagne, la Banque européenne d'investissement, la Société financière internationale (SFI), pour mobiliser des appuis supplémentaires en réponse à l'adhésion de la Turquie au changement climatique.
Outre les investissements et les financements, la Banque mondiale participe à des travaux analytiques et d'assistance technique dans les domaines de l'économie bas carbone, de la finance verte et de la transition énergétique, a fait savoir Laurent Debroux. L'institution est notamment sur le point de finaliser un des tout premiers « Climate Change and Development Report », un rapport sur le changement climatique et les priorités nationales de développement, dont la Turquie sera l'un des pays pilotes.
En octobre 2021, la Turquie a ratifié l'Accord de Paris sur le climat. Les parties prenantes à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ont conclu en 2015 un accord pour lutter contre le changement climatique et parvenir à un avenir durable à faibles émissions de carbone lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) tenue à Paris.
« Nous pensons que la décision prise par la Turquie de ratifier l'Accord de Paris est une excellente chose pour le pays et pour le monde entier. La Turquie a également annoncé un objectif d'atteindre des émissions nettes zéro d'ici l'horizon 2053. Et cette décision, combinée avec la ratification des accords de Paris, représente un cadre stratégique très clair pour le développement futur de la Turquie pour son adaptation aux changements climatiques », a-t-il poursuivi.
Le responsable de la Banque mondiale a expliqué que la Turquie pourrait être vulnérable à une raréfaction des ressources en eau, à une intensification des inondations, et davantage exposée aux feux de forêt.
« Il est très important pour la Turquie d'accélérer encore ses efforts d'adaptation. En plus de cela, la Turquie a choisi de réduire ses émissions de carbone. C'est une excellente stratégie qui, à notre sens, devrait lui permettre d'accroître son accès à des marchés recherchés, notamment le marché européen, dans la perspective du Green Deal et la mise en place d'un mécanisme d'ajustement aux frontières pour les prix du carbone. Donc nous pensons que c'est une bonne chose pour l'environnement mondial, pour l'économie turque et pour la société turque qui a le potentiel d'accroître les investissements privés en Turquie et de générer des emplois, mais aussi de stimuler des technologies nouvelles. Dans l'ensemble, c'est une très bonne chose pour la Turquie. La Banque mondiale souhaite appuyer ces efforts du gouvernement », a-t-il précisé.
En 2021, des incendies ont ravagé des forêts dans les parties sud et ouest de la Turquie. Le pays a lancé, en 2019, une campagne de reboisement pour répondre au réchauffement climatique.
« La Turquie, au cours de la décennie écoulée, est le pays en Europe qui a connu la plus grande expansion de surfaces forestières... C'est dû en grande partie au leadership du gouvernement turc, à l'expérience, à la tradition et à la force institutionnelle de la Direction générale des Forêts de Turquie (OGM), sous le ministère de l'Agriculture en Turquie", a rappelé Laurent Debroux.