Une affiche trône désormais dans le village de Thulasendrapuram dans l'état indien de Tamil Nadu, le village d'origine de la mère de Kamala Harris. (Photo by Idrees MOHAMMED / AFP) (AFP)

Elle est née à Oakland en Californie dans une famille d’immigrants, de parents venus compléter leurs études aux Etats-Unis qui lui donneront le goût de la bataille pour les droits civiques. Sa mère est indienne et oncologue, son père américano-jamaïcain et professeur d’économie à l’Université de Stanford.

Issue d’un milieu aisé, elle fera des études de droit. Lorsqu’elle commence sa carrière, elle travaille sur des cas d’abus sexuels sur enfants. C’est sans doute pour cela que ses détracteurs ont publié une photo montage d’elle avec Jeffrey Epstein, l’homme d’affaires américain, accusé de nombreux délits sexuels.

En 2004, elle devient procureur de district à San Francisco. Elle est alors la première procureure de district de couleur mais, aussi, la première femme à occuper cette fonction.

Six ans plus tard, elle devient procureur général de Californie puis est élue sénatrice de Californie en 2017.

En 2021, elle devient la première femme vice-présidente des Etats-Unis et la première femme de couleur à ce poste.

Une vice-présidente assez peu visible

Joe Biden lui confie des dossiers difficiles comme l’immigration, la gestion de la frontière avec le Mexique et le droit de vote. Ces dossiers divisent l’Amérique et sont si complexes qu’il est difficile d’emporter un soutien large à ses décisions. L’équipe de Trump exploite pleinement cette carte en la présentant comme une pro-immmigration.

Durant ces trois dernières années, Joe Biden ne l’a pas mise en avant. Kamala Harris est restée dans l’ombre, ce qui n’a pas été le cas de tous les vice-présidents. La fonction est ingrate et les vice-présidents sont souvent impopulaires. C’est le cas de Kamala Harris qui, dans plusieurs sondages, apparaît comme la vice-présidente la plus impopulaire de ces trente dernières années.

Il lui faudra désormais réussir à relancer la machine démocrate dans une campagne éclair de 100 jours. Depuis lundi, les gouverneurs démocrates écrivent des messages de soutien Barbara Streisand a déjà déclaré son soutien et l’équipe de campagne démocrate a reçu 81 millions de dollars de dons en une journée, dès l’annonce selon laquelle elle remplaçait Joe Biden.

Une vice-présidente pro-israélienne ?

Des voix s’élèvent déjà pour que la future candidate démocrate prenne une position plus ferme à propos de Gaza et prenne ses distances avec le soutien inconditionnel de Joe Biden à Israël. Kamala Harris sur ce dossier a été timorée, se contentant de demander un cessez-le-feu de six semaines le 3 mars dernier et puis plus rien.

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Le mouvement “non-committed” (non-engagé) pendant les primaires a réussi à rassembler des dizaines de milliers de votes, ce vote blanc était un vote de protestation contre le soutien américain à Israël malgré les massacres et les plus de 39 000 victimes recensées depuis octobre 2023. Ces Américains parfois d’origine arabe qui ont lancé le mouvement attendent de Harris de la fermeté avec Israël et un cessez-le-feu permanent. La vice-présidente devra les convaincre pour gagner des États où parfois les démocrates n’ont gagné qu'à quelques centaines de voix près.

Certains doutent déjà d’elle. Kamala Harris est impliquée avec son époux Douglas Emhoff dans la lutte contre l’anti-sémitisme. Dans un portrait d’elle publié ce mardi, le Times of Israël reconnaît les liens profonds qu’elle a avec la communauté juive mais insiste sur son attitude trop critique vis-à-vis de la campagne militaire à Gaza.

La vice-présidente a pris le chemin de la campagne électorale avec un vieux message de campagne qui, dit-elle, la définit, “Kamala. For the people !” (Kamala. Pour le peuple !). Elle n’a que 100 jours pour convaincre.

TRT Français et agences