C‘est la fin d’un feuilleton de 14 années. Julian Assange a quitté sa prison britannique pour prendre un avion vers Bangkok. Il se dirigera ensuite vers l’île de Saipan dans les îles Mariannes en plein Pacifique où il rencontrera un juge.
Le fondateur de Wikileaks était poursuivi par la justice américaine pour avoir publié des milliers d’emails et documents diplomatiques du Département américain sur la guerre en Irak et en Afghanistan. Sous la présidence de Donald Trump, la justice américaine avait demandé son extradition et voulait le poursuivre pour avoir publié des documents militaires top secret au titre de la loi américaine sur l’espionnage (Espionage Act). Ces révélations avaient notamment rendu publics des crimes de guerre perpétrés par l’armée américaine.
Les détails de l’accord négocié entre la justice américaine et le fondateur de Wikileaks ne sont pas connus. Ils seront publiés après sa signature devant un juge. On sait juste que Julian Assange va plaider coupable pour des faits qui concernent la loi anti-espionnage et pour la publication d’informations Secret Défense. Après la signature de cet accord, Assange devra demander pardon au président américain et il sera alors un homme libre. L’Australien était en prison en Grande-Bretagne depuis 2019, ces années de prison sont, a priori, prises en compte et suffisantes pour mener à la libération de Julian Assange.
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Un plaider coupable qui rime avec liberté de la presse ?
Stella Assange, son ancienne avocate et épouse, se dit soulagée mais ne sera vraiment sereine que lorsqu’il seront réunis avec leurs deux enfants. Ce vol charter doit mener Julian Assange en Australie, son pays. L’équipe de soutien du fondateur de Wikileaks a expliqué qu’elle a dû affréter un avion pour emmener le prisonnier jusque Canberra, via Bangkok et les îles Marianne. Son équipe de soutien lancera une campagne de levée de fonds pour couvrir ces frais.
Au fil des années, Julian Assange a incarné la lutte pour la liberté de la presse, envers et contre tous. Les Etats-Unis voulaient le condamner à plus de 170 ans de prison. Aujourd’hui, les associations qui l’ont soutenu expriment leur soulagement de le voir libéré. Reste que Julian Assange, en tant que lanceur d'alerte, a dû plaider coupable pour éviter un emprisonnement aux Etats-Unis. Pour les uns, l’homme restera un combattant de la liberté, un lanceur d’alerte, pour d’autres, un acteur qui a menacé la sécurité des Etats-Unis.
Wikileaks dans un communiqué lui rend hommage. “Nous avons publié des informations inédites sur la corruption des gouvernements et les violations des droits humains, obligeant les puissants à rendre compte de leurs actes. (...) La liberté de Julian est notre liberté. Après plus de cinq ans dans une cellule de 2 mètres sur 3, isolé 23 heures par jour, il sera bientôt réuni avec son épouse Stella et leurs deux enfants, qui n’ont connu leur père que derrière les barreaux”.