Présenté lors du sommet Italie-Afrique tenu à Rome, le plan de soutien au développement de l’Afrique de Giorgia Meloni, la Première ministre italienne d’extrême droite, se base d'après ses initiateurs sur la philosophie “d’égal à égal” et la “non-prédation”.
“Une certaine approche paternaliste et prédatrice n’a pas fonctionné jusqu’à présent. Ce qu’il faut faire en Afrique, ce n’est pas de la charité, mais des partenariats stratégiques d’égal à égal", soulignait Giorgia Meloni au début du mois de janvier.
Baptisé plan Enrico Matei (1906-1962), en l’honneur du fondateur de la multinationale italienne des hydrocarbures ENI, ce plan est sous-tendu par “des projets pilotes” dans neuf pays.
L’ambition affichée est de contenir l’immigration clandestine en investissant dans les pays de départ et de transit de migrants. L’Italie est l’une des principales portes d’entrée des migrants clandestins venant d’Afrique.
Concrètement, Giorgia Meloni voudrait mettre l’accent sur la formation professionnelle, l’agriculture, l’éducation, la santé, l’énergie et l’accès à l’eau, déclinés en une série de projets financés grâce à une dotation initiale de 5,5 milliards d’euros étalée sur 5 ans.
Dans les années à venir, l’Italie devrait favoriser la création d’un centre de formation professionnelle dans les énergies renouvelables au Maroc, un système de surveillance par satellite de l’agriculture en Algérie, un centre d’exportation agroalimentaire au Mozambique, des aides technologiques à l’agriculture en Égypte ou de récupération des eaux en Éthiopie.
L’explosion des flux migratoires a sans doute favorisé le rapprochement entre l’Italie et l’Afrique. Un continent qui n’a pas toujours été au centre des préoccupations de la péninsule.
Ses relations commerciales se limitent surtout à la Tunisie, l'Égypte, l’Algérie, et la Libye desquels elle importe essentiellement du gaz et du pétrole. Dès lors, comparés aux pays comme la France ou l’Angleterre, les échanges commerciaux demeurent encore modestes, avec 21,3 milliards d’exportations en 2022 et 48,3 milliards d’importations.
De même, la présence des entreprises italiennes sur le continent est encore discrète, à l’exception notoire d’ENI, le géant des hydrocarbures, présent dans une dizaine de pays.
Au-delà des ”grandes” annonces, le temps jugera de la solidité du “new deal” proposé par la Première-ministre italienne à L’Afrique.
Mais, avertit Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine, “le temps presse” et il est “nécessaire de passer des paroles aux actes : nous ne pouvons plus nous contenter de simples promesses qui, souvent, ne sont pas tenues”, avertit-il.