Les Palestiniens vivant en Israël marquent le 76e anniversaire de la Nakba, la « catastrophe » de leur dépossession massive lors de la guerre de 1948 qui a entouré la création d'Israël. Haïfa, dans le nord d'Israël, le 14 mai 2024. / Photo: Reuters (Reuters)

En soumettant à la Knesset un projet de loi en vue de l’interdiction des activités de l’Unrwa (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), Benjamin Netanyahu, soutenu par sa sa vaste coalition de droite et d'extrême-droite, veut franchir une étape supplémentaire dans sa stratégie d’effacement de la Palestine de la mémoire collective, redoutent des organisations humanitaires.

“ Nous ne savons pas encore avec précision ce que comporte ce projet de loi. Les contours sont encore flous”, reconnaît à TRT Français Jonathan Fowler, l’un des chargés de la communication de l’Unrwa à Amman en Jordanie.

“Depuis juillet dernier, il y a un processus engagé par les autorités israéliennes pour entraver l’action de l’Unrwa, précise-t-il, ajoutant que si jamais Israël franchissait le pas en interdisant l’Unrwa, cela aurait des implications juridiques directes sur les activités de l’organisation.”

Le 26 septembre dernier, en marge de la 79eme Assemblée générale de l’ONU, Philippe Lazzarini, le directeur général de l’Unrwa, attirait déjà l'attention de l’opinion publique sur les visées israéliennes contre son organisation.

“Nous avons entendu, dès le début de la guerre, qu'il était devenu presque un objectif de guerre de se débarrasser de l'UNRWA. Maintenant, soyons clairs... cela n'a rien à voir avec des violations de neutralité”, a déclaré Lazzarini lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi à New York, en marge de la 79e Assemblée générale de l'ONU.

Pour Jonathan Fowler, une éventuelle interdiction de l’Unrwa “la colonne vertébrale du système humanitaire à Gaza”, répondrait à des objectifs “stratégiques” de politique interne en Israël.

“Pour certains politiciens israéliens, éliminer l’Unrwa de la scène entraînerait aussi la fin de la problématique des réfugiés”, explique l’officiel de l’Unrwa.

“Ces israéliens pensent qu’on éliminerait ainsi le droit au retour des réfugiés, les dédommagements et la solution à deux Etats”.

“(...) C'est naïf de croire que si l'on se débarrasse de l'UNRWA, il n'y aura plus de réfugiés", n’a cessé de répéter Philippe Lazzarini.

Jonathan Fowler a invité les Etats à être “solidaires de l’Unrwa” pour contrer les manœuvres israéliennes. “Autrement, a-t-il souligné, une éventuelle interdiction de l’Unrwa fragiliserait tout le système des Nations-Unies.”

Cela pourrait devenir une nouvelle norme dans toute autre situation de conflit ou de différend à travers le monde”, a-t-il mis en garde.

La memoire en question

Depuis le début de son opération militaire à Gaza, il y a un an, Israël détruit systématiquement tout ce qui a trait à la mémoire collective palestinienne.

L’ampleur des destructions est telle que certains organismes parlent de génocide culturel.

La destruction systématique des mosquées, églises et cimetières participe de cette logique consistant à effacer toute trace de la Palestine à Gaza.

Cinéaste et militant, Eyal Sivan, qui a grandi en Israël, se bat depuis plusieurs années pour la cause palestinienne. À...

Posted by TRT Français on Monday, October 7, 2024
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