La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et plusieurs ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier  densément peuplé de Basta.  / Photo: Reuters (Reuters)

De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a complètement détruit un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise.

Les secouristes s'emploient, ce samedi matin, à déblayer les décombres à l'aide de pelleteuses. Les secouristes cités par l'Agence nationale d'information, Ani, ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", sans plus de précisions dans l'immédiat.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l’Ani.

Des journalistes à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

Immense cratère

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et plusieurs ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta.

Un immense cratère est visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes sur la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth. Et ce, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Dans le sud du Liban, où Israël mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes ont été tués, a rapporté le ministère libanais de la Santé.

Par ailleurs, dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré, vendredi, que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

Les troupes israéliennes sont entrées, vendredi, pour la première fois, dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Liban.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Carnage à Gaza

Parallèlement, l'armée israélienne a ciblé l'hôpital Kamal Adwan, 3 maisons à Gaza, Deir Al-Balah, Nuseirat, un bateau au large de l’enclave, une tente abritant des déplacés à Mawasi, à Khan Younis et Rafah.

Au moins 35 Palestiniens ont été tués et des dizaines d'autres blessés, vendredi, dans une série de frappes aériennes israéliennes visant des maisons et des abris pour déplacés dans toute la bande de Gaza.

Une source médicale de l'hôpital Baptiste de Gaza a déclaré que huit personnes ont été tuées et plusieurs, blessées lors d'une frappe israélienne sur une maison dans le quartier de Shujaiya, à l'est de Gaza.

Quatre autres corps et plusieurs blessés ont été extraits des décombres après une frappe israélienne ciblant une maison dans la même zone, a confirmé la Défense civile de Gaza.

Dans le nord de Gaza, des drones israéliens ont atteint à plusieurs reprises l'hôpital Kamal Adwan dans la zone du projet Beit Lahia, blessant sept membres du personnel médical, dont deux grièvement.

Le directeur de l'hôpital, Hussam Abu Safiya, a déclaré que les drones ont frappé alors que le personnel secourait et traitait les victimes de la première frappe sur la zone de réception et l’unité d'oxygène de l'hôpital.

Des témoins ont rapporté que des avions de chasse israéliens ont mené d'autres frappes sur le camp de réfugiés de Jabalia, pendant que les forces israéliennes incendiaient des maisons palestiniennes dans les environs de la place de la ville de Beit Lahia.

Par ailleurs, des sources médicales ont indiqué à Anadolu qu'un Palestinien a été tué et un autre, blessé lorsque des bateaux israéliens ont pris pour cible un bateau de pêche à Gaza.

Dans une autre attaque, trois Palestiniens ont été tués et d'autres, blessés à l'ouest de Gaza, selon des sources médicales de l'hôpital Al-Shifa.

Dans le centre de Gaza, cinq Palestiniens ont été abattus et d'autres, blessés lors d'une frappe aérienne qui a touché une maison dans le camp de réfugiés de Nuseirat, selon des sources médicales.

Deux autres Palestiniens ont été tués et d'autres, blessés lorsqu'un hélicoptère israélien a ciblé une maison à Deir Al-Balah.

Dans le sud de Gaza, une femme et sa fille ont été tuées lorsqu'un hélicoptère israélien a frappé une tente abritant des déplacés dans la région de Mawasi, à l'ouest de Khan Younis, selon des sources médicales.

Plus tard dans la journée, des témoins ont rapporté à Anadolu que deux Palestiniens avaient été tués et une personne, blessée dans une frappe israélienne à l'est du camp de réfugiés d'al-Bureij, dans le centre de Gaza.

Des ambulanciers palestiniens ont déclaré à Anadolu qu'ils avaient évacué deux personnes de Rafah, dans le sud de Gaza, après une frappe israélienne, précisant que "l'une d'elles était morte et l'autre, blessée".

Dans un autre raid, un avion de guerre israélien a frappé une maison dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, tuant deux Palestiniens et blessant plusieurs autres, selon des sources médicales.

Manque de carburant

Les hôpitaux de la bande de Gaza vont cesser ou réduire leurs activités dans les 48 heures, faute de carburant, a averti le ministère de la Santé de Gaza dans le territoire palestinien frappé par une grave crise humanitaire.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est dite "profondément préoccupée" par la situation de 80 patients, dont 8 en soins intensifs, et du personnel de l'hôpital Kamal Adwan, l'un des deux seuls hôpitaux fonctionnant partiellement dans le nord de Gaza.

Une attaque avait visé la veille l'établissement, endommageant le générateur et le réservoir d'eau, a ajouté le chef de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L'offensive aérienne puis terrestre lancée à Gaza par Israël a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l'ONU.


TRT Français et agences