Des centaines d'Israéliens se sont rassemblés à Tel-Aviv lundi soir après le discours télévisé du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le dirigeant israélien s’est exprimé au siège de l'armée israélienne afin de livrer les derniers développements de son plan de réforme judiciaire qui clive le pays.
Durant son allocution, M.Netanyahu a blâmé le gouvernement précédent qui, selon lui, n’a pas su protéger le pays, et a encore chargé le mouvement de protestation contre son administration.
Mais le Premier ministre a surtout mis le feu aux poudres en affirmant que les ennemis d’Israël profitaient de cette instabilité politique pour s’en prendre au pays. M. Netanyahu faisait notamment allusion aux réservistes de l’armée menaçant de cesser de servir le pays si la réforme judiciaire était adoptée.
Dans cette tourmente, il a annoncé maintenir à son poste le ministre de la Défense Yoav Galant, qui avait appelé à suspendre momentanément le projet de réforme de la justice.
Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait "perdu le contrôle" devant la nation, estimant qu'il dirigeait le gouvernement le plus "raté et le plus extrémiste" de l'histoire du pays.
“Qu'avez-vous fait à Al-Aqsa ?”
Dans la nuit, des affrontements avec la police ont éclaté après la fermeture de l'autoroute Ayalon, une artère majeure de la ville.
Dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, les manifestants scandaient à la police : “Qu'avez-vous fait à Al-Aqsa ?”, faisant référence aux récents raids des forces de sécurité israéliennes sur l'enceinte de la mosquée à Jérusalem.
Huit manifestants ont été arrêtés selon le journal « Haaretz », alors que les forces de l'ordre ont fait état de deux arrestations après les manifestations.
Netanyahu s’engage à restaurer la sécurité
En difficulté sur le plan politique, Netanyahu a promis de "restaurer la sécurité" dans son pays en agissant "sur tous les fronts", après la nouvelle flambée de violence au Proche-Orient.
A ce titre, il s’est engagé d’interdire au Hamas, qualifié de “terroriste”, de s'établir au Liban, après que l'armée israélienne eut accusé ce groupe palestinien d'être à l'origine du lancement de dizaines de roquettes qui se sont abattues sur le nord d'Israël jeudi.
Ces attaques, ayant fait un blessé et des dégâts matériels, sont survenus au lendemain de l'assaut brutal de la police israélienne, en plein ramadan, dans le troisième lieu saint de l'islam, la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est, annexée par Israël.
Les violences sur l'esplanade de la mosquée Al Aqsa se sont produites dans un climat de montée inexorable des violences entre Israéliens et Palestiniens depuis le début de l'année, après l'investiture de Netanyahu fin décembre à la tête d'un des gouvernements situés les plus à droite de l'histoire d'Israël.
Hamas: Netanyahu n’intimidera pas le peuple palestinien
"Il est impossible que les paroles de Netanyahu intimident le peuple palestinien qui poursuivra son combat pour protéger son identité dans la mosquée Al-Aqsa, contre la guerre de religion déclenchée par l'ennemi”, a martelé le porte-parole du mouvement Hamas, M. Hazim Qasim, en réaction au discours de Netanyahu.
M. Qasim a en outre souligné que “la racine de toutes les tensions est l'occupation elle-même, qui pratique systématiquement la terreur et qui n’a de cesse de se poursuivre”.
Il a réitéré que le peuple palestinien a droit à la liberté et à l'indépendance.