"Au cours des dernières 48 heures, les combattants de Qassam ont réussi à détruire complètement ou partiellement 44 véhicules militaires sur tous les fronts des combats à Gaza", ont-ils déclaré sur leur compte Telegram.
"Nos combattants ont confirmé que 40 soldats ont été tués et que des dizaines d'autres soldats sionistes ont été blessés", ont-ils ajouté.
La bande de Gaza est le théâtre sanglant lundi de raids aériens israéliens et d'intenses combats après des menaces du Hamas de ne pas libérer "vivants" sans négociation les otages qu'il détient.
Dans la nuit de dimanche à lundi, un reporter de l'AFP a fait état de puissantes frappes aériennes sur la ville de Khan Younès, nouvel épicentre de la guerre situé dans la pointe sud de la bande de Gaza. Le ministère de la santé de l'administration de Gaza a fait état de "dizaines" de morts dans des raids nocturnes.
L'armée israélienne a fait état lundi de tirs de roquettes depuis Gaza et dimanche de "combats acharnés" dans des quartiers dans le secteur de Gaza-ville et à Khan Younès, où des combattants palestiniens "émergent des tunnels", "disposent des explosifs" et tirent au "lance-roquettes".
"Je ne veux pas dire que nous utilisons notre pleine puissance, mais nous utilisons une force significative et nous obtenons des résultats significatifs", avait déclaré dimanche le chef d'état-major Herzi Halevi.
"Pas d'endroit sûr"
Dans la bande de Gaza, la population civile est acculée dans un périmètre de plus en plus exigu et le système de santé menace de "s'écrouler" selon l'OMS, tandis que le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir.
D'après le ministère de la Santé de Gaza, près de 18.000 personnes sont mortes dans le territoire palestinien depuis le début de l'offensive israélienne, en grande majorité des femmes et des mineurs.
L'armée israélienne a fait état lundi à l'AFP de 101 soldats morts au total depuis le début de son offensive terrestre dans la bande de Gaza.
Sur place, les bombardements réduisent en ruines des quartiers entiers, et la population tente désespérément d'échapper aux affrontements en fuyant vers le sud. D'après l'ONU, 1,9 million de personnes ont été déplacées par la guerre, soit 85% de la population du territoire.
L'armée israélienne a demandé à la population civile de Gaza de se rendre dans des "zones sûres" pour échapper aux combats.
"Une déclaration unilatérale d'une puissance occupante selon laquelle des terres sans infrastructures, nourriture, eau, soins de santé (...) sont des +zones sûres+ ne signifie pas qu'elles le soient", a déclaré la Coordinatrice des opérations humanitaires de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Lynn Hastings, dont le visa n'a pas été renouvelé par Israël.
Des milliers de Gazaouis fuient comme ils le peuvent: en voiture ou camion, parfois en charrette ou à pied. "Nous nous déplaçons d'une zone à l'autre, et il n'y a pas d'endroit sûr", déplore Abu Mohamed, interrogé par l'AFP, en route à présent pour Rafah.
Cette ville à la frontière de l'Egypte s'est transformée en gigantesque camp de déplacés où des centaines de tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps.
Selon le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le système de santé est "à genoux" à Gaza, et l'organisation a adopté une résolution réclamant une aide humanitaire immédiate pour le territoire assiégé.
Les arrivées de vivres, médicaments et carburant dans la bande de Gaza restent très insuffisantes d'après l'ONU, et ne parviennent d'ailleurs pas à être acheminés au-delà de Rafah.
Frappes en Syrie
Après l'échec vendredi du Conseil de sécurité de l'ONU à voter un "cessez-le-feu humanitaire immédiat", Washington bloquant la résolution avec son veto, l'Assemblée générale doit se réunir mardi après-midi pour discuter de la situation à Gaza.
Le projet de texte vu par l'AFP dimanche reprend en grande partie la résolution rejetée vendredi. Faisant état de la "situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza", le texte exige "un cessez-le-feu humanitaire immédiat" et la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages.
"Un cessez-le-feu à ce moment ne ferait que perpétuer le problème car le Hamas est toujours en vie, toujours vivant et avec le projet de perpétrer encore et encore d'autres 7 octobre", a déclaré à CNN le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
La guerre a aussi fait flamber les violences en Cisjordanie occupée, où plus de 260 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre selon l'Autorité palestinienne, et une plus large escalade régionale.
L'aviation israélienne a mené au cours de la nuit des frappes dans différents secteurs de la banlieue de Damas, selon l'agence de presse officielle Sana, contre des "sites du Hezbollah", a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Si elle n'a pas commenté les frappes près de Damas, l'armée israélienne a dit avoir riposté à des tirs depuis le Liban par des raids sur "des cibles" du Hezbollah, un allié du Hamas et de l'Iran, ennemi juré de l'Etat hébreu.