Près d’un Français sur 3 dispose de moins de 100 euros pour vivre dès le 10 du mois, selon une étude de l’institut IFOP pour le site "Mon Petit Forfait".
Face à l’inflation, ils sont de plus en plus nombreux à devoir rogner sur les dépenses puisque 51% d’entre eux affirment sauter un repas.
Ils sont par ailleurs 34% à déclarer "qu’il leur arrive de ne pas pouvoir payer à l’heure les charges liées à leur logement, soit une proportion en hausse de 5 points en dix-huit mois (29% en octobre 2021)" tandis que 41% des sondés indiquent avoir décalé des dépenses liées à la santé.
"Insécurité financière et détresse psychologique apparaissent liées, si l’on en juge par la proportion de Français avec moins de 100 euros le 10 du mois dans les rangs des personnes affectées de pensées suicidaires (47%), soit deux fois plus que chez celles qui n’en souffrent jamais (28%)", note l’enquête de l’IFOP.
Par ailleurs, il est établi que les dépenses facultatives liées à la détente sont également celles auxquelles les Français renoncent puisqu’ils sont 40% à résilier leur abonnement à la salle de sport quand ils sont en difficulté et 69% à renoncer à aller chez le coiffeur.
"Et au 10 du mois, c’est-à-dire après le prélèvement des dépenses contraintes sur les comptes bancaires, 31% des Français se retrouvent avec un reste à vivre de moins de 100 euros sur leur compte en banque. Et cette proportion explose chez les personnes les plus en détresse psychologique : 47% des personnes souffrant de pensées suicidaires disposent en général de moins de 100 euros le 10 du mois", indique le site Mon Petit Forfait.
Interrogé sur ce point, François Kraus, à la tête du pôle politique de l’IFOP, estime que "la flambée actuelle des prix ne conduit pas qu’à rogner sur les conditions de vie matérielles des Français les plus pauvres mais aussi à fragiliser leur santé mentale : les troubles anxiodépressifs étant bien plus fréquents dans la fraction de la population la plus en difficulté financièrement quel que soit l’indicateur retenu. Certes, ces troubles psychologiques sont souvent d’origine multifactorielle mais on ne peut que constater que les plus fragiles financièrement affichent des niveaux de détresse largement supérieurs à la moyenne".
À noter que cette étude intervient alors que l’inflation a été évaluée par l’INSEE à 5,1% en mai sur un an, en baisse par rapport à avril où elle était de 5,9% mais reste très forte sur les prix de l’alimentaire où la hausse des prix est établie à 14,1%.