Des personnes fuient leur quartier de la périphérie de Port-au-Prince après un attaque des gangs ce lundi 25 novembre en Haïti/ Photo: Reuters (Reuters)

La pire vague de déplacements en deux ans : c’est ainsi que l’OIM décrit la situation de ces dix derniers jours. Entre le 11 et le 20 novembre, 40.965 personnes ont été déplacées dans la métropole de Port-au-Prince en raison des violences, selon l'agence onusienne.

En tout, 700 000 personnes ont été déplacées à cause de l’insécurité dans ce pays de 11 millions d’habitants.

Le nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, a promis, le 11 novembre dernier, lors de son arrivée au pouvoir, de rétablir la sécurité. 150 personnes ont été tuées au cours de la semaine passée dans la capitale haïtienne et 20 000 personnes ont dû fuir.

Les Nations unies ont commencé, lundi, l’évacuation de leur personnel de la capitale Port-au-Prince face à la dégradation de la situation. Les diplomates américains ont été évacués dimanche.

Le chef de gang Barbecue échappe à la police

Les gangs contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince et essaient d’étendre leur territoire. Ils ont scellé une alliance entre eux en février 2024 qui a été baptisée “Viv Ansanm" (Vivre ensemble). Cette alliance avait réussi à renverser le Premier ministre d’alors, Ariel Henry.

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Ils attaquent régulièrement les civils pour les voler ou les racketter malgré le déploiement, cette année, d'une mission multinationale d'appui à la sécurité menée par le Kenya et soutenue par l'ONU.

La police essaie de reprendre le contrôle. Jeudi, elle a entrepris d’arrêter l’un des chefs de gangs les plus puissants, surnommé “Barbecue”, mais il a réussi à s’enfuir. Plusieurs de ses lieutenants ont été tués durant cette opération de police.

La moitié des membres des gangs sont des enfants

Les gangs sont accusés d’enlèvements, de violences sexuelles et de racket.Ils recrutent, en outre, de plus en plus d’enfants. Les mineurs représenteraient la moitié des effectifs de ces bandes armées, selon l’Unicef.

L'escalade de la violence, la pauvreté généralisée, le manque d'accès à l'éducation et le quasi-effondrement des services essentiels alimentent le recrutement massif d'enfants, d’après l’organisation.

"Les enfants d'Haïti sont pris au piège d'un cercle vicieux : ils sont recrutés par les groupes armés qui alimentent leur désespoir, et leur nombre ne cesse d'augmenter", a déclaré la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell.

TRT Français et agences